L'annonce de la suppression de la première tranche d'imposition aura une conséquence immédiate. Moins de 50% des ménages Français, peut être même 40%, paieront l'impôt sur le revenu pour les autres. Ce n'est plus de la solidarité, c'est de la confiscation. Et le résultat sera celui qu'on observe depuis deux ans: une incitation à faire moins d'efforts et à gagner moins. L'idée est insupportable.
La première tranche d'impôts va être supprimée.
Une fois de plus on est dans l'incohérence la plus totale. Bien sûr qu’il faut aider les ménages défavorisés. C’est une évidence. Personne ne peut dire le contraire. Le problème c’est qu’on n’est pas au pays des Bisounours. Un état déficitaire et surendetté ne peut pas faire de cadeaux. Il n’en a pas les moyens. Ce cadeau, ce sera donc à nouveau les classes moyennes et les classes dites aisées qui vont le supporter. A l’heure où on parle de réformer les seuils sociaux dans les entreprises, on créé des nouveaux effets de seuil pour les ménages.
Le secrétaire d’Etat au Budget dit pourtant que ce ne sont pas les hauts revenus qui paieront...
Il a gardé son sens de l’humour. D’une façon ou d’une autre ce sont les classes moyennes et plus qui paieront. On n’est plus dans la solidarité, on est dans la confiscation mais on crée surtout une incitation pour ceux qui peuvent générer de la richesse et donc des emplois à ne rien faire. C’est finalement le meilleur moyen de payer moins d’impôts. Le gouvernement n’a pas compris qu’il encourage une grève certes moins visible que celles des pilotes d’Air France : la grève d’une partie des créateurs de richesse. Une grève qui plombe la croissance mais une grève inévitable qui s’amplifie depuis deux ans.
On n’a pas encore de chiffres précis sur le nombre de foyers fiscaux supplémentaires qui ne paieront par l’impôt sur le revenu
mais on sait qu’on va passer une barre symbolique. Moins de 50% des foyers fiscaux paieront l’impôts sur le revenu. Peut être même 40% seulement. Demander à une partie grandissante de la population de payer pour la totalité de la population est insupportable, surtout quand on sait à quel point l’argent des impôts est mal géré, mais c’est aussi reconnaître l’exclusion de plus de 50% des ménages Français qui ne participent pas, même pour 10 euros, à l’effort commun. Ceux qui n’ont pas quitté la France pour raisons fiscales, sont incités à lever le pied quand ils le peuvent. C’est contreproductif et insupportable.