Les marchés des matières premières et les marchés boursiers divergent totalement. Les matières premières sont au plus bas depuis 4 ans, les indices boursiers restent, malgré la baisse de la semaine, proches de niveaux records. D'un côté on insiste sur le ralentissement dans certaines zones économiques, de l'autre on croit à la reprise. Alors? Qui a raison ?
Les cours des matières premières continuent à chuter.
Si on prend l’indice des 20 principales matières premières, on est même au plus bas depuis 4 ans. Alors qu’on est sur les indices boursiers, malgré la baisse des derniers jours, toujours proches de niveaux records. C’est une divergence étonnante. Surtout que les matières premières baissent pour des raisons qui auraient du faire baisser les indices boursiers : le ralentissement chinois, les risques de déflation dans une partie du monde comme la zone euro ou le Japon. Un des deux marchés se trompe : soit les perspectives économiques mondiales sont meilleures et les matières premières sont trop basses. Soit elles sont inquiétantes et les indices boursiers sont trop haut.
La baisse des matières premières a un impact sur la croissance des pays producteurs.
C’est même un vrai souci pour des pays comme le Brésil déjà en proie à une crise sociale et politique. Le cas de l’Australie est passionnant. Voilà un pays qui a surfé sur la vague de la demande Chinoise pendant des années et qui voit maintenant sa croissance en panne. Le cours du dollar australien est d’ailleurs ce matin à son niveau le plus bas depuis sept mois. La bonne nouvelle c’est que la baisse des matières premières devrait permettre aux consommateurs du monde entier de regagner un peu de pouvoir d’achat, si les baisses étaient répercutées ce qui est rarement le cas.
Est ce qu’on peut tirer une conclusion de cette baisse des matières premières pour les indices boursiers ?
En théorie oui. Cette baisse devrait s’accompagner d’une baisse des indices boursiers. Mais ça ne marche plus comme ça. Les mécanismes classiques ne fonctionnent plus. Les milliards de milliards avec lesquels les banques centrales arrosent les marchés financiers depuis des années maintenant ont créé un dérèglement climatique financier. Impossible de donner la météo. On peut avoir un orage avec des pluies torrentielles la semaine prochaine ou continuer à avoir un plein soleil du fait de l’anticyclone des banques centrales. Il faut donc avoir en permanence sur les marchés à la fois un parapluie et une crème de bronzage.