Les derniers indicateurs économiques Allemands pointent vers un ralentissement et certains se réjouissent déjà de cette contre performance avec un argument simple: Si l'Allemagne ralentit, elle va accepter un plan de relance Européenne. Ils se trompent: l'Allemagne considère que les pays de la zone Euro comme la France ne font aucun effort et sont devenus des boulets.
L’élève modèle de la zone Euro, l’Allemagne, enchaîne les contre performances.
Depuis quelques semaines, les indicateurs économiques Allemands se suivent et se ressemblent. Hier le FMI a révisé la croissance à la baisse à 1.5% pour 2015. Ce n’est pas encore les 1% prévus pour la France mais ce n’est pas une bonne nouvelle. Surtout pour la zone euro dont l’Allemagne était le seul moteur. On commence d’ailleurs à entendre certains prévisionnistes nous annoncer que l’Allemagne risque la récession ou encore que c’est son modèle de croissance qui serait la cause d’un ralentissement économique structurel. Un peu comme à l’école, dès que le meilleur élève a une mauvaise note, on a tendance à l’enfoncer.
Je ne crois pas à un problème structurel de croissance.
Le ralentissement Allemand actuel a trois explications : tout d’abord la crise Russe qui plombe un partenaire privilégié de l’Allemagne et tous les pays de l’Est proches économiquement de l’Allemagne. Ensuite la croissance mondiale qui tousse et pour un pays exportateur ce n’est jamais très bon. Et enfin la performance dramatique de la zone euro à commencer par la France qui pèse sur l’Allemagne. Deux des moteurs principaux de l’économie Allemande, les exportations et l’investissement, tournent un peu au ralenti mais le moteur de la consommation résiste bien.
Est-ce que cela va inciter l’Allemagne à pencher du côté de ceux comme la France ou l’Italie qui réclament une relance ?
En fait, pas vraiment. Les dirigeants Allemands et la presse Allemande sont très remontés contre les partenaires de la zone euro. Rappelons que l’Allemagne s’est fait violence pour accepter une politique ultra laxiste de la Banque Centrale Européenne pour venir en aide aux pays en difficulté. Mais le deal était qu’en échange, les pays en difficulté feraient les réformes structurelles et les sacrifices que l’Allemagne a fait pendant dix ans. Or, ni la France, ni même l’Italie n’ont engagé des vraies réformes. Et cela commence à chauffer les oreilles des Allemands. Le pays peut supporter une phase de ralentissement, notamment du fait de son absence de déficit, mais il ne pourra pas supporter longtemps de traîner des boulets et des cancres.
