Michelin avait quelque peu préparé les esprits en septembre. Le groupe de Clermont-Ferrand ne sera pas en mesure d’atteindre ses objectifs de ventes en volume pour cette année.
La direction ramène ainsi sa perspective de croissance, « à l'intérieur d'une fourchette de 1% à 2% pour l'ensemble de l'année » alors qu’elle tablait jusque-là sur une hausse des volumes de 3% pour 2014. Le groupe doit en effet composer avec une évolution défavorable de ses marchés notamment en Europe de l’Est avec la crise ukrainienne et en Amérique du Sud où l’ « accès au crédit s’est restreint. » Michelin a aussi indiqué qu'il allait revoir à la baisse son programme d'investissements pour 2015 et 2016, même s'il est maintenu pour 2014 « autour de 2 milliards d'euros ».
Sur le troisième trimestre, le ralentissement des marchés constaté au second trimestre, s’est confirmé avec une baisse des volumes de 1,2% en dépit d’un redressement (+3,3%) en septembre. La demande peine à repartir en Europe, en particulier en Poids lourd, alors que la contraction en première monte dans les nouveaux marchés se poursuit. Les ventes nettes de Michelin s’inscrivent ainsi en baisse de 4,6% à 4,89 milliards d'euros, impactées par un effet prix-mix produits négatif de 2,2% et par un effet de change encore défavorable, bien qu’atténué au troisième trimestre.
Michelin confirme malgré tout son objectif d'un résultat opérationnel avant éléments non récurrents en croissance hors effets devises et celui d'une rentabilité des capitaux employés supérieure à 11% avec une génération d'un cash-flow libre structurel supérieur à 500 millions d'euros. Pour parvenir à ces objectifs, le groupe a indiqué qu’il allait « ajuster le pilotage de ses coûts, tout en bénéficiant de parités plus favorables » d'ici à la fin de l'année. Michelin prévoit aussi en 2014 une baisse de 10% du marché minier, et un recul de 4% du marché du pneu agricole.
La réaction du marché est sans appel, le titre occupe depuis l'ouverture, la place peu envieuse de bon dernier du CAC40 avec un repli de 4,61% sous les 67,41 euros, ce qui porte à près de 30% la baisse du titre depuis ses plus hauts annuels sur les 90 euros.