Mercredi 29 octobre

L’ambiance n’était pas à la fête après la publication des résultats trimestriels de Sanofi. Le laboratoire a véritablement déçu les investisseurs, une douche froide qui lui a fait perdre son rang de première capitalisation française, repassant derrière Total. C'est que la division diabète du laboratoire français ne tient plus la cadence. Hasard du calendrier, Novartis et Pfizer rendaient eux aussi leur copie le même jour. Deux publications qui ont donné entière satisfaction. L’américain Pfizer a publié mardi des résultats trimestriels meilleurs qu'attendu, grâce à la hausse de ses ventes de traitements contre le cancer tandis qu’un peu plus tôt dans la journée, Novartis avait fait état de résultats solides au titre de son troisième trimestre. Le groupe suisse compte sur ses tous derniers produits lancés ces cinq dernières années pour soutenir son chiffre d'affaires.

La branche diabète de Sanofi inquiète

La branche diabète de Sanofi ne fait plus recette. Sanofi a averti que l’année 2015 allait moins être à son avantage. Le groupe explique avoir récemment constaté « un environnement plus difficile » en termes de prix sur le marché du diabète aux Etats-Unis, où il est présent avec son médicament vedette, le Lantus. Sanofi explique être confronté à une importante concurrence sur le Lantus aux États-Unis, ce qui l’a contraint à consentir d’importantes remises de prix sur son médicament. Les ventes ont en effet ralenti à +8,3% à changes constants au troisième trimestre à comparer avec un bond de 16,2% au deuxième trimestre. Les ventes du Lantus, le médicament star de la branche, a vu ses ventes croître de 8,1%, soit moitié moins que leur progression du deuxième trimestre… Sanofi s’attend à ce que les ventes de sa division diabète restent stables l’an prochain, ce qui a pris les marchés par surprise alors que certains analystes tablaient sur une croissance de près de 10 % pour cette activité à forte marge. Une incertitude qui a jeté un gros coup de froid hier sur les marchés.

Novartis, le très bon élève

Les pales perspectives annoncées par Sanofi tranchent avec la bonne santé affichée par le suisse Novartis. Le laboratoire pharmaceutique a publié des résultats supérieurs aux attentes, portés par la forte hausse des ventes de ses nouveaux produits et de celles du Glivec, son traitement vedette de la leucémie. Ce dynamisme a permis de compenser l'impact de la concurrence des génériques du Diovan, un médicament contre l'hypertension. Pour réduire l’impact de l’expiration de certains de ses brevets pour plusieurs de ses médicaments vedettes, Novartis a joué la carte de l’innovation depuis ces cinq dernières années. Il mise par exemple sur nouveau traitement de l'insuffisance cardiaque connu pour l'instant sous le nom de code LCZ696, dont les analystes estiment qu'il pourrait générer des ventes de plusieurs milliards de dollars.

En parallèle, le groupe a procédé en avril dernier à une revue stratégique de ses actifs. Novartis se focalise donc sur l'oncologie, les produits oculaires et s’est délesté des vaccins, des produits vendus sans ordonnance et de la santé animale comme en témoignent les dernières initiatives en la matière. Novartis devrait boucler la vente de sa filiale de santé animale à Eli Lilly au premier trimestre 2015 tandis que le rachat des anticancéreux de GlaxoSmithKline devrait être effectif au premier semestre. Mais comme l’ensemble des laboratoires pharmaceutiques, le suisse est confronté à une rude concurrence venant notamment des génériques. Le Diovan, son médicament phare contre hypertension doit jouer des coudes face à l'indien Ranbaxy Laboratories et sa une copie générique sortie en juillet dernier. Une stratégie qui à permis au suisse de ravir la place de numéro un du secteur à Pfizer, l’autre « big pharma ».

Pfizer, le dauphin

Pfizer doit aller vite, très vite pour retrouver sa place de leader. L’américain se doit trouver la parade de trouver des relais de croissance face à la concurrence des génériques. Pfizer verra au cours des quatre prochaines années des médicaments génériques titiller certains de ses blockbusters. C’est déjà le cas pour le Viagra dont les ventes ont chuté, de même pour le Detrol LA, le traitement de la vessie hyperactive. Et l’américain a surement la réponse puisqu’il a pris le pari de se focaliser sur l'immunothérapie et l'oncologie. Et cette stratégie commence à payer. Les ventes dans l'oncologie ont en effet bondi de 17% et cette hausse des revenus pourrait s’accélérer dans les prochains trimestres. Il y a deux semaines, laboratoire pharmaceutique a en effet annoncé que son traitement expérimental contre le cancer du sein, le Palbociclib, allait connaître un «examen prioritaire», soit la dernière étape avant une mise sur le marché. Les vaccins ne sont pas en reste avec un chiffre d’affaires qui s’est apprécié de 19% à la faveur du succès des vaccins de la famille Prevnar.

Pfizer a ainsi vu son chiffre d'affaires trimestriel se contracte de seulement 2,23% à 12,36 milliards de dollars et son a dégagé sur la période un bénéfice net de 2,66 milliards de dollars, en hausse de 2,93% sur un an. Pour l'ensemble de l'année, Pfizer a affiné sa prévision de chiffre d'affaires et table sur des revenus compris entre 48,7 et 49,7 milliards contre un haut de la fourchette de 50,7 milliards de dollars précédemment. Si ces chiffres confortent la solidité de Pfizer, ils rappellent que l’américain se doit de se lancer dans une nouvelle acquisition. Et Pfizer a les moyens de ses ambitions avec un important trésor de guerre amassé à l’étranger pour des raisons fiscales…

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