La Commission européenne vient de tacler comme il se doit la France dans le cadre de ses prévisions d'automne pour l'ensemble de l'Union européenne. Hausse des déficits, dette publique qui devrait frôler les 100%, croissance anémique… tous les ingrédients sont réunis pour se faire taper sur les doigts.
Pour la Commission, cela ne fait aucun doute « la croissance économique de la France devrait rester faible en 2014 et 2015, tandis que le déficit budgétaire et la dette continueront d'augmenter ».
Bruxelles a sévèrement ramené sa prévision de croissance du PIB pour la France en 2014 à seulement 0,3%, contre 1% prévu au printemps. Pour 2015, la commission divise par deux ses prévisions de croissance qui devrait s'établir à 0,7%, alors qu’elle prévoyait 1,5% jusqu’à présent.
Le déficit budgétaire devrait même continuer d’augmenter au cours des prochaines années pour culminer à 4,7% du PIB en 2016, après 4,5% en 2015 et 4,4% cette année, selon la Commission. Une révision en nette hausse puisqu’en mai dernier, la commission européenne tablait sur une baisse du déficit à 3,4% en 2015.
"Malgré d'importantes coupes dans les dépenses, le déficit de la France et son ratio dette/PIB devraient continuer d'augmenter", a déclaré la Commission. En conséquence de quoi, l'augmentation du déficit budgétaire de la France cette année, en 2015 et 2016 devrait amener le ratio d'endettement du pays à 99,8% du produit intérieur brut (PIB), selon les prévisions de Bruxelles.
La Commission a souligné que ses prévisions ne tenaient pas compte de certaines coupes budgétaires proposées par la France, qui étaient "insuffisamment précises".
Mais même en prenant en compte les nouvelles mesures de réduction de dépenses, force est de constater que la France ne respectera pas ses engagements européens de retour à l’équilibre budgétaire en 2015.
Alors que Paris et Bruxelles s’écharpent sur la politique économique à adopter, le gouvernement français est en position de faiblesse pour appuyer sa vision selon laquelle il ne faut pas réduire trop rapidement les déficits pour éviter à la zone euro de tomber dans un cercle vicieux de faible croissance, faible inflation, dette élevée et chômage élevé.