Pour sa dernière adjudication de l’année, la France n’aura jamais emprunté aussi bas.
Le trésor français a en effet placé pour 5,31 mds d'euros d'OAT arrivant à échéance en novembre 2024. Le taux moyen est ressorti à 1,18%, contre 1,23% le 2 octobre.
La France a également levé pour 2,49 mds d'euros d'OAT à échéance mai 2030. La encore, les rendements consentis par les marchés sont extrêmement faibles… avec un taux moyen qui ressort à seulement 1,81%, contre 1,92% le 4 sept.
Enfin, la France a placé pour 675 mlns d'euros d'OAT avril 2035 avec un taux moyen qui s’établit sous la barre des 2%, à 1,99%. A titre de comparaison, le taux moyen s’inscrivait au dessus des 3%, à 3,04% le 31/10 2012.
Ce n'est pas l'amélioration de la qualité de la signature française qui explique l'engouement des marchés pour les obligations souveraines.
La Commission européenne a en effet taclé la France dans le cadre de ses prévisions d'automne pour l'ensemble de l'Union européenne. Hausse des déficits, dette publique qui devrait frôler les 100%, croissance anémique… tous les ingrédients sont réunis pour se faire taper sur les doigts et surtout le déficit budgétaire qui devrait continuer d’augmenter au cours des prochaines années pour culminer à 4,7% du PIB en 2016, après 4,5% en 2015 et 4,4% cette année. L'OCDE a également abaissé de 0,1 point sa prévision de croissance de l'économie française en 2015 e tout en réaffirmant son anticipation d'un ralentissement des grandes économies mondiales en épinglant particulièrement la zone euro.
L’une des raisons qui explique la faiblesse des rendements, c’est le contexte très particulier créé par les banques centrales qui pratiquent une politique monétaire ultra- accommodante. L’excès de liquidités crée par ses politiques monétaires doit pourtant être placé par les investisseurs, qui se montrent moins exigeants vis-à-vis de la qualité des actifs dans lesquels ils investissent.