"Les voyants sont au rouge sur le tableau de bord de l'économie mondiale", s’alarme le premier ministre britannique David Cameron dans une interview publiée par le quotidien britannique the Guardian.
L’épidémie d'Ebola, l'Ukraine ou encore la Syrie ont créé un "dangereux contexte d'instabilité et d'incertitudes" qui menace l'économie mondiale estime le premier ministre.
Un contexte qui fait peser un « risque sérieux » sur la reprise britannique, selon le premier ministre conservateur qui mettra son mandat en jeu lors des élections générales de mai 2015.
"Nous ne pouvons pas nous isoler complètement mais nous devons faire tout ce que nous pouvons pour nous protéger d'un ralentissement (économique) mondial", explique –t-il , alors que l'économie britannique affiche des résultats plus qu’honorables.
Le taux de chômage britannique est en effet au plus bas depuis fin 2008, tandis que la Banque d'Angleterre (BoE) prévoit une croissance vigoureuse du produit intérieur brut (PIB) au Royaume-Uni: 2,9% en 2015 et 2,6% en 2016, après 3,5% attendus pour 2014.
Mais pour autant, l’économie britannique n’est pas à l’abri d’un trou d’air. C’est ce que redoute la banque HSBC qui a abaissé sa prévision de croissance économique pour le Royaume-Uni en 2015 à 2,4%, contre 2,6% précédemment. La banque s'attend par ailleurs à ce que le taux d'inflation passe sous la barre de 1% en début d'année prochaine.
Face à une inflation qui devrait rester faible, HSBC repousse au premier trimestre 2016 l’annonce d’un premier relèvement de 25 points de base du taux directeur de la BOE, alors que le marché anticipe plutôt un premier resserrement dès le troisième trimestre 2015.
"Pour le moment, le comité de politique monétaire semble plus préoccupé par le risque de freiner involontairement l'économie que par l'inflation, dans la mesure où la BOE peut rapidement resserrer sa politique monétaire si nécessaire, alors qu'elle ne pourrait pas réduire ses taux de manière significative [...] Dans un contexte de croissance fragile et d'inflation faible, resserrer la politique monétaire est trop effrayant", souligne HSBC.