Mercredi 19 novembre

Un des fleurons de l’industrie française va mal. Très mal même. Areva a averti qu’il ne tiendrait pas ses objectifs qu’il s’était fixés pour 2015 et 2016, confirmant des informations des « Echos ». La cotation du titre a d’ailleurs été suspendue hier à 16h37 à la demande de la société.

Des erreurs stratégiques qui se paient cash

Rien ne va plus donc dans la maison Areva. Il est bien loin le temps ce chouchou de la place parisienne cotait sur les 80 euros. C'était en 2007, un temps bien révolu alors que le nucléaire affichait une mine radieuse jusqu'à... ce que la catastrophe nucléaire de Fukushima ne vienne jeter le discrédit sur cette source d'énergie, qui est jusqu'à présent la seule, mis à part l'hydraulique, à être compétitive. Le prix du mégawatt nucléaire est en effet inférieur de moitié à celui produit par le charbon ou l'éolien, et près de quatre fois moindre que celui du solaire. Aussi, le groupe se traine le boulet Uramin. Cette mine d'uranium rachetée en 2007, s'est trouvée confrontée à une hausse de ses coûts au moment où le prix de l'uranium baissait fortement. Une affaire qu'Areva a encore du mal à digérer, sans compter les provisions pour l'EPR finlandais. Le groupe a déjà passé près de 4 millions d’euros de provisions depuis 2006 sans compter l’indemnisation du client, TVO, qui réclame encore 2,3 milliards d'euros.

Le groupe nucléaire paye donc le prix fort de ses errements stratégiques. En perte depuis 2011, cette année ne fera pas exception. Le cru 2014 se soldera par un résultat net négatif après avoir perdu 694 millions d'euros au premier semestre. Areva a également précisé en outre ne plus pouvoir garantir son objectif d'un cash-flow opérationnel libre « proche de l'équilibre ».

Un navire en perdition à sauver

Alors pour tenter de revenir à de meilleures fortunes, le groupe avait annoncé début octobre une série de mesures destinées à renforcer la structure financière du groupe. Dans un premier temps, le groupe nucléaire public va procéder à une réduction de 200 millions d'euros du niveau d'investissements pour la période 2015-2016, puis devrait céder au moins 450 millions d'actifs et à une émission d'obligations hybride « dans les meilleurs délais ». Mais début novembre, le groupe a été contraint de signaler que « certains retards d'encaissements pourraient avoir «un impact sur le niveau du cash-flow opérationnel libre» et d’annuler sa levée de fonds dans un contexte de forte volatilité sur les marchés. Et pour enfoncer le clou, EDF a annoncé le report à 2017, au lieu de 2016, de la mise en service de l'EPR de Flamanville. Et l’électricien ne s’est pas fait prié pour imputer ce retard à Areva. « Cette révision du planning résulte des difficultés rencontrées par Areva sur les livraisons d'équipements » et par « la mise en place de la réglementation des équipements sous pression nucléaires, invoque le groupe.

Le flou entoure l'avenir d'Areva. Et pour donner des réponses aux interrogations des marchés, de nouvelles perspectives financières pour la période 2015-2017 seront présentées « d'ici à la publication des résultats de l'exercice 2014 », prévue pour le 25 février 2015. Le groupe doit en effet prendre en compte de nouvelles données telles que le « nouveau planning d'achèvement du projet Olkiluoto 3 » en Finlande, le « glissement du calendrier de redémarrage des réacteurs japonais » et de « la révision des hypothèses de calendrier de lancement de nouvelles constructions de réacteurs », ainsi que de « l'atonie persistante du marché des services à la base installée, y compris en France », a-t-il détaillé. La nouvelle équipe dirigeante composée de l’ex-PSA Philippe Varin, aura du pain sur la planche pour redonner un cap à un navire en perdition.

A découvrir également

  • visuel-morning
    Un été sous tension pour les matières premières. Que faire ?
    08/08/2025
  • visuel-morning
    La pépite de la semaine d'Euroland : STEF
    01/09/2025
  • visuel-morning
    Comment déclarer vos revenus locatifs ?
    30/04/2025
  • visuel-morning
    La SCPI Sofidynamic fait ses premiers pas à l’international
    02/05/2025
Nos placements
PER Plus de retraite et moins d'impôts avec nos PER sans frais d'entrée
Assurance vie Découvrez nos contrats sans frais d'entrée
SCPI Accédez à l'immobilier professionnel dès 500 €
Defiscalisation Investissez dans l'économie réelle en réduisant votre impôt