LVMH, le géant du luxe grimpe de 5,4% à 152,30 euros après avoir publié une croissance organique de son chiffre d'affaires bien meilleure que prévu pour le quatrième trimestre. Le résultat net s’envole de 64% grâce à la cession de sa participation dans Hermès. En revanche, le résultat opérationnel, en baisse de 6% déçoit quelque peu les analystes.
Le groupe de luxe a fait état d’un chiffre d'affaires de 30,64 milliards d'euros sur l’ensemble de l’exercice 2014 contre 29,02 milliards l’année dernière. La croissance organique s’inscrit ainsi en hausse de 6% à données publiées et de 5% sur une base organique, tandis que son résultat opérationnel courant a reculé de 5% à 5,72 milliards d'euros contre 6,02 milliards d'euros en 2013. La marge opérationnelle courante est ressortie à 18,7% du chiffre d'affaires, contre 20,7% un an plus tôt.
Le repli du résultat opérationnel courant du groupe a été entraîné par la chute des résultats de sa branche Vins & Spiritueux, qui a reculé de 16% à environ 1,15 milliard d'euros, lui-même lié à un repli de 5% à 3,97 milliards d'euros du chiffre d'affaires de cette division. Cette branche a notamment souffert de la politique de déstockage dans le cognac en Chine.
Le résultat opérationnel courant de la principale branche du groupe, Mode & Maroquinerie, qui commercialise la marque Louis Vuitton, a progressé de 2% à 3,19 milliards d'euros, grâce notamment à une hausse de 10% de son chiffre d'affaires à 10,83 milliards. Sur une base organique, les ventes de la Mode & Maroquinerie ont progressé de 3%. Pour UBS, la croissance organique qui atteint de 4% au quatrième trimestre dans la branche mode et maroquinerie signifie que "le repositionnement de la marque Louis Vuitton fonctionne", estime UBS.
Le Résultat net 2014 est en nette hausse de 64% à près de 5,65 milliards d'euros, (contre 3,44 milliards d'euros l’an dernier) grâce à une plus-value de 3,2 milliards réalisée "suite à la distribution en nature des titres Hermès". Pour rappel, à la mi-décembre 2014, LVMH a mis un terme à son différend avec Hermès en distribuant à ses actionnaires la totalité des actions que le groupe de Bernard Arnault détenait dans le sellier. Il a ainsi distribué à ses actionnaires l'ensemble des titres que le groupe avait acquis dans Hermès, pour une participation totale de 23,2% de son concurrent.
LVMH estime que "dans un climat d'incertitudes économiques, monétaires et géopolitiques, LVMH dispose des meilleurs atouts pour poursuivre en 2015 sa dynamique de croissance pour l'ensemble de ses métiers", a déclaré le groupe de Bernard Arnault dans un communiqué.
Le numéro un mondial du luxe LVMH (MC.FR) aborde donc l'année 2015 "avec confiance", malgré le ralentissement de la croissance mondiale, notamment en Chine.
LVMH est notamment confronté à un changement de mode de consommation des clients asiatiques qui tendent de plus en plus à délaisser les marques aux logos très connus pour des créations moins grand public et beaucoup plus chères. L'ensemble du secteur du luxe a par ailleurs souffert de la mise en place par le gouvernement chinois d'une politique mettant à l'index les signes ostentatoires de richesse.
La publication a été jugée "satisfaisante" par les analystes de Citi, qui notent les tendances d'activité meilleures que prévu au quatrième trimestre et la confiance de la direction du groupe pour 2015, malgré un résultat opérationnel inférieur aux attentes en 2014. Citi a maintenu sa recommandation à "achat" sur le groupe et son objectif de cours de 153 euros. "Nous apprécions l'exercice en cours de repositionnement qualitatif de Louis Vuitton (...), et pensons que cela pourrait avoir un impact positif en 2015 pour soutenir la rentabilité et la valorisation", indiquent les analystes. "La solidité du bilan offre des opportunités significatives de croissance externe", ajoutent-ils.
