Marc Ladreit de Lacharrière peut dire un grand merci à la BCE et à sa politique accommodante. La vente de 30% de Fitch Group à Hearst pour 1,965 milliard de dollars, a été beaucoup plus lucrative que prévu. En trois mois, le dollar s’est apprécié de près de 18 % face à l’euro. Résultat : cette vente rapportera non pas 1,6 milliard d’euros mais bien 1,875 milliard d’euros. Ce montant va alimenter davantage la force de frappe de Fimalac pour de nouvelles initiatives dans le numérique.
Fitch prend l’accent américain
Fitch sonne un peu plus américain. Hearst, le groupe de médias américain va ainsi grimper de 50% à 80% au capital de Fitch Group, prenant ainsi son contrôle de fait. La holding de Marc Ladreit de Lacharrière souligne qu'il continuera à détenir 20 % de Fitch Group avec des droits dans la gouvernance pratiquement identiques à ceux qu'elle détient actuellement. Marc Ladreit de Lacharrière demeurera jusqu'en 2020 Chairman du Conseil d'Administration de Fitch Group, composé à parité entre membres de Fimalac et membres de Hearst.
Les accords comportent également une promesse d'achat par Hearst de la participation de 20 % détenue par Fimalac (le cas échéant en 2 étapes successives de 10 %), pour une durée indéterminée, à compter du 2ème anniversaire de la cession des 30 %. En cas de décès de Marc Ladreit de Lacharrière, Président Directeur Général de Fimalac, Hearst a la possibilité d'acquérir la participation restante de Fimalac dans une période s'ouvrant deux ans après le décès et pour une période indéterminée.
Le divertissement à la fête
La cession des 30% de Fitch à la société Hearst n’est que la suite logique de la nouvelle orientation stratégique de la société d’investissement. Elle a démarré en mai 2013 avec le contrôle d'un ensemble constitué par Webedia, TFco (site Terrafemina et structures de conseil), et Allociné. Il détient également Vega, le leader français de l'exploitation de salles dédiées aux spectacles, au sport, aux manifestations économiques et événementielles. Marc Ladreit de Lacharrière souhaite en effet bigarrer ses actifs vers des univers moins risqués que la finance et qui ne sont pas sous le feu nourri des critiques. Et surtout qui offrent des revenus récurrents. Le chiffre d'affaires consolidé du groupe s’est en effet élevé à 112 millions d’euros en 2014 à la faveur du fort développement du nouveau secteur Digital et celui du secteur Entertainment. Les ventes issues de ce dernier se sont appréciées de 1,3 million d'euros en un an à 41,5 millions. Celles tirées du pôle Digitral, constitué à partir de juillet 2013, ont pour leur part bondi de 38,2 millions d'euros à 59,6 millions.