Les craintes de déflation se sont envolées depuis quelques mois. Il a suffi de quelques mois d'inflation positive pour qu'on n'évoque plus une menace qui était omniprésente depuis quelques années. Et pourtant le risque de déflation n'a pas disparu. Les chiffres britanniques d'avril sont une illustration de la puissance des forces déflationnistes dans les pays développés.
Baisse de l’inflation en Grande Bretagne:En Avril, l’inflation a baissé de 0.1%. Cela peut paraître anodin mais c’est un vrai évènement. Un vrai évènement parce que ce n’est pas arrivé au Royaume Uni depuis 55 ans. Un vrai évènement surtout parce que dans un pays proche du plein emploi, avec une croissance parmi les plus fortes d’Europe et comme partout des liquidités plus qu’abondantes, les prix ne montent pas. Imaginez quelle serait la force de la déflation en Grande Bretagne, en Europe et peut être même aux Etats-Unis si les banques centrales ne continuaient pas à inonder les marchés de liquidités.
LE COTé OBSCUR DE LA FORCEBeaucoup de facteurs exceptionnels et donc temporaires dans ce chiffre tout de même:La baisse des prix du pétrole, la force de la livre sterling, la guerre des prix dans les super et les hyper marchés ont contribué à entraîner la Grande Bretagne dans la déflation pour un mois. Peut être que ce chiffre ne sera qu’une parenthèse d’un mois mais il est fascinant car il montre à quel point les forces déflationnistes sont puissantes dans le monde car elles défient aisément les politiques monétaires ultra laxistes. Ces forces déflationnistes qu’on connaît, la démographie, la baisse des matières premières, la technologie et le retour de la Chine à une croissance modérée.
LA BONNE ET LA MAUVAISE DÉFLATIONLe ministre des Finances Anglais trouve même que la déflation est une bonne nouvelle. Sur le court terme il a raison. Qui dit baisse des prix, dit augmentation du pouvoir d’achat des consommateurs. Des consommateurs britanniques qui en ont besoin car leurs salaires réels n’ont fait que baisser depuis quelques années. Pour Obsorne, la déflation c’est un peu comme le choléstérol, il y aurait la bonne et la mauvaise. Pas très convaincant. Ce chiffre est une fois de plus une indication d’un tournant économique fondamental pour les pays développés