La rupture des négociations entre la Grèce et ses créanciers a provoqué des turbulences sur les marchés actions et obligataires mais aussi sur les changes. Paradoxalement, l’euro lui résiste bien après avoir piqué du nez dans les échanges asiatiques. Il ne cède que 0,12% face au dollar, et préserve largement le seuil des 1,11$ en se négociant à 1,1152$. Le mouvement le plus spectaculaire est à mettre sur le compte des devises refuges (yen et franc suisse) qui sont plébiscitées.
Le franc suisse notamment s’est fortement apprécié, ce qui a contraint la Banque nationale suisse (BNS) à intervenir pour vendre des francs dans la nuit. Le yen lui aussi s’inscrit en forte hausse, y compris face au dollar, qui perd 1,1%, à 122,58 yens. Même tendance pour l’euro qui abandonne 0,94% et repasse sous le seuil des 137 yens.
La devise européenne est finalement peu bousculée au vue de l’incertitude engendrée par le référendum dimanche. Alexis Tsipras le chef du gouvernement grec a en effet convoqué les électeurs dimanche prochain afin de laisser le peuple souverain. Les grecs devront décider s’ils acceptent ou s’ils refusent le plan d’austérité imposé par les créanciers de la zone euro.
Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne a de son côté exhorté les citoyens grecs à approuver lors du référendum de dimanche le projet d'accord que leur gouvernement a rejeté.
"Il ne faut pas se suicider parce qu'on a peur de la mort", a dit Jean-Claude Juncker lors d'une conférence de presse. "Je demande au peuple grec de voter oui, quelle que soit la question."
Le président de la Commission s'est toutefois dit prêt à reprendre les pourparlers avant le référendum de dimanche et à convoquer pour cela les dirigeants de la zone euro.
Quoi qu’il en soit, si les Grecs acceptent l'offre des créanciers, Alexis Tsipras sera désavoué ce qui ouvrirait la voie à de nouvelles élections. Pour l’heure, la devise européenne n’est pas déstabilisée par le compte à rebours grec.