Pernod Ricard vire au vert après avoir vu rouge en début de semaine. Le titre du numéro deux mondial des spiritueux rebondit de plus de 3% sur les 106 euros après avoir trinqué hier et ainsi que mardi suite aux inquiétudes venant de Chine après la double dévaluation décidée par la Banque centrale du géant asiatique.
Après la Chine…
La Chine a été le talon d’Achille de Pernod-Ricard ces dernières années, suite aux mesures anti-corruption menées par les autorités chinoises. Les ventes du groupe français avaient alors subi un brusque coup d’arrêt, après avoir atteint des niveaux records en 2012. En 2013, première année de cette « chasse aux tigres et aux renards », les ventes ont chuté de 15 % pour le vin et de 21,5 % pour les spiritueux. Mais Pernod Ricard a su changer son fusil d’épaule et s’adapter à ces mesures de moralisation de la vie politique chinoise.
Pernod Ricard regarde ailleurs. De l’autre côté du globe, sur le territoire américain où son rhum Havana Club aura le droit de cité, une fois levé l’embargo sur tous les produits cubains. Le groupe aura une porte d’entrée royale sur le premier marché mondial du rhum représentant 40% en valeur pour 17% des volumes. Le groupe français a su également étoffer son offre et l’adapter aux tendances du moment. Pour ses champagnes, Pernod collabore avec des artistes pour des séries limitées ou bien vend des cuvées prestigieuses à plus de 100 euros la bouteille en Asie. La « Premiumisation » résume bien la stratégie de montée en gamme initiée par le groupe.
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Pernod Ricard ne titube plus
Début juin, Pernod Ricard avait fait part de sa feuille de route à moyen terme. Le numéro deux des spiritueux derrière Diageo espère renouer à moyen terme avec une croissance organique de 4% à 5% et augmenter son résultat opérationnel sur le même rythme à savoir une progression de 4% à 5%. Le groupe compte sur une reprise en Chine et aux Etats-Unis, ses deux principaux marchés et sur une accélération de la croissance en Inde.
Pour parvenir à ces objectifs, Pernod Ricard mise notamment sur une politique soutenue de croissance interne et des acquisitions ciblées. Pernod Ricard table sur des acquisitions de taille moyenne, plutôt dans les spiritueux, aux Etats-Unis et dans les pays émergents.
Le numéro deux du secteur prédit que l'Inde deviendra dans les deux à trois ans à venir, son troisième marché devant la France, qui pèse aujourd'hui pour 8% des ventes du groupe.
Pernod Ricard entend également poursuivre sa maîtrise des coûts avec des investissements publicitaires qui pèseront 19% des ventes, un taux stable par rapport à l’exercice 2013-2014.
