Après Showroomprivé.com, c’est un autre acteur du net connu des internautes qui veut tenter sa chance sur Euronext Paris. Il s’agit de Deezer, le spécialiste français de l’écoute en ligne qui vient d’enregistrer son document de base auprès de l'Autorité des marchés financiers (AMF). C’est la première étape du processus d’introduction en Bourse prévue d’ici à la fin de l’année, si le calendrier est respecté. Contrairement à Criteo ou Lending Club qui ont traversé l’Atlantique pour s’introduire en Bourse, Deezer souhaite rester sur le sol français pour lever des fonds nécessaires à son développement.
La France, premier marché de Deezer
Deezer projette de faire ses premiers pas en Bourse en France, pays où le groupe réalise encore 45% de son chiffre d'affaires grâce à son partenariat avec l'opérateur Orange. Deezer a enregistré une hausse de 53% de son chiffre d'affaires en 2014, à 142 millions d'euros, et vise un résultat brut d'exploitation (Ebitda) positif d'ici la fin 2018. Pour l'instant, la société peine à être rentable. Elle a essuyé une perte de 21 millions d'euros en 2014.
Pionnière et indépendante, du streaming musical, la société créée en 2007, est également présente dans plus de 180 pays et propose un catalogue de plus de 35 millions de titres musicaux. Mais le groupe peine à rivaliser avec le suédois Spotify qui revendique 20 millions d’abonnés et 75 millions d’utilisateurs actifs là où le Français déclare 6,3 millions d’abonnés et 16 millions d’utilisateurs. Pour ne rien arranger, le géant américain Apple marche sur ses plates-bandes avec le lancement en juin dernier de son service de streaming Apple Music.
Un développement bienvenu
Les fonds levés seront alloués au développement du groupe français sur certains marchés clés et d’étendre son offre, « d'avoir une distribution plus efficace grâce [aux] partenariats avec les télécoms comme avec les fabricants », et d'améliorer le produit et ses contenus, a expliqué Hans-Holger Albrecht. L’objectif est de réaliser 750 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2018.
La société n'a toutefois pas souhaité communiquer sur le montant qu’elle projetait lever en Bourse. Mais selon des informations de presse, le groupe ferait déjà partie des« Licornes », un cercle très fermé de sociétés dont la valorisation dépasse le milliard d’euros. Lors de sa précédente levée de fonds, il y a trois ans, la société était valorisée environ 300 millions d’euros.