Quelle journée hier sur les marchés émergents! Une fois de plus ce sont les marchés brésiliens et en particulier la monnaie qui s'est illustrée par sa volatilité. Alors qu'elle semblait aspirée dans une spirale infernale de baisse, la Banque Centrale est intervenue et son patron a tenté de reprendre la situation en mains.
LA CHUTE
Je vais vous parler de la folle journée hier de la monnaie brésilienne sur les marchés. Une journée qui illustre parfaitement la tourmente dans laquelle se trouvent les pays émergents en ce moment. Hier le real brésilien s’est littéralement effondré. Il a pulvérisé tous ses records jusqu’à inscrire une baisse de près de 33% depuis le début d’année. Et au milieu de cette déroute, le patron de la banque Centrale a fait une conférence de presse surprise.
LE REBOND
Avec des annonces fortes ? Il l’a joué à la Draghi et son whatever it takes. Il a dit qu’il ferait tout ce qui est possible pour rétablir la confiance sur les marchés brésiliens. Et qu’il était prêt à utiliser les réserves de change du pays pour stopper la déroute de la monnaie. Ce qu’il a réussi à faire, au moins sur la journée. Le real a rebondi de près de 6%, sa plus forte hausse en un jour depuis 7 ans. Et il a prévenu qu’il maintiendrait des taux élevés pour combattre l’inflation et qu’il ne céderait donc pas aux pressions du gouvernement pour baisser les taux. C’était réellement la journée des records hier sur les marchés brésiliens.
LES BANQUES CENTRALES DIRIGENT LE MONDE
Est-ce qu’on peut s’attendre à une accalmie sur les marchés émergents ? ois de plus, c’est une banque centrale qui doit prendre la direction des opérations face à l’inaction politique. L’opposition à Rousseff est tellement forte qu’on ne sait même pas si elle va pouvoir passer le budget de rigueur nécessaire. Alors accalmie temporaire sûrement mais aucune amélioration sur le fond. Si on prend un tout petit peu de recul, on s’aperçoit quand même que ce sont partout ou presque les banques centrales qui aujourd’hui dirigent le monde économique et financier et tentent de gagner du temps en espérant qu’un jour les politiques feront les réformes nécessaires. C’est vrai pour le Brésil mais c’est vrai aussi pour l’Europe et pour la France en particulier. Imaginez seulement ce qui se passerait sur les marchés Français si nous n’avions pas la protection de l’euro et de Mario Draghi.
