L’euro repart à la baisse face au dollar (-0,6%) et revient sous le seuil des 1,12$, plombé par l’inflation qui retombe en territoire négatif en zone euro. Le billet vert quant à lui progresse légèrement, soutenu par l’enquête ADP qui a dévoilé 200 000 créations de postes en septembre aux États-Unis.
Deux nouvelles macroéconomiques viennent renforcer cette tendance. D’abord, l’inflation qui est retombée en territoire négatif en septembre en zone euro, ce qui n’était pas arrivé depuis 6 mois. Les prix à la consommation ont, à la surprise générale, baissé de 0,1% sur un an selon Eurostat alors que le consensus anticipait une stabilité des prix après une hausse de 0,1% en rythme annuel en août.
Le principal facteur expliquant le repli de septembre est une forte baisse, de 8,9%, des prix de l'énergie après -7,2% en août. Les prix des produits alimentaires non-transformés, eux, ont au contraire augmenté de 2,7% par rapport à septembre 2014.
Au final, sur un an, l’inflation ressort à seulement 0,9%, on est donc très loin de l’objectif de la BCE qui vise un taux proche de 2%. Les anticipations d’inflation à moyen terme sont tellement éloignées des prérogatives de la BCE que cela renforce la pression sur l’institution pour qu'elle muscle son programme de rachat d'actifs et donne un coup de fouet aux prix.
La BCE avait en tout cas laissé entendre début septembre qu'elle pourrait renforcer son soutien au crédit et à l'activité dans la zone euro pour tenir compte de perspectives assombries, notamment du ralentissement économique de la Chine ou de la chute des matières premières. Toujours est-il que dans le cadre de son programme, la banque centrale déjà 60 milliards d'euros d'actifs par mois afin de stimuler les prix dans la région, sans grand succès jusqu’à présent. Or la perspective d’un renforcement de la taille du QE européen est un facteur baissier pour la monnaie unique, car plus de monnaie en circulation réduit mécaniquement sa valeur.
D’autre part, le dollar lui se renforce, porté par l’annonce de 200 000 créations d’emplois dans le secteur privé en septembre aux Etats-Unis. C’est tout simplement le chiffre le plus élevé depuis juin, selon l'enquête mensuelle du cabinet spécialisé ADP. Le chiffre dépasse également les attentes des économistes qui prévoyaient en moyenne 194.000 créations d'emplois. L’enquête confirme que le marché de l’emploi se porte à merveille aux USA, ce qui plaide pour une hausse des taux directeurs de la Fed.
