Chocolat, secret bancaire, évasion fiscale, montres de luxe et neutralité, je suis, je suis… la Suisse. Au-delà des clichés, notre petit voisin affublé d’une image d’îlot ordonné, est un pays aux multiples facettes : quatre langues, l’allemand, le français, l’italien et le romanche qui cohabitent, 26 cantons, soit autant de petits États qui font un. Si discret à l’accoutumée, le pays a fait trembler les marchés au début de l’année après une réévaluation brutale et surprise de sa monnaie.
Un pays si discret
La Suisse, c’est environ huit millions d’habitants, une démocratie participative exemplaire, grâce notamment aux référendums d’initiative populaire, et des résultats économiques époustouflants même pendant la crise économique de 2008-2009. La botte secrète de cette résilience s’est construite au fil des années : de bonnes infrastructures, une main d'œuvre bien formée et flexible, une ouverture économique importante aux capitaux et personnes. Ces qualités s'étendent à tous les secteurs d'activité, permettant ainsi une plus grande adaptation aux difficultés conjoncturelles et sectorielles.
A l’ouest des Alpes, on réduit souvent l’économie suisse à son secteur bancaire, qui pourtant ne représentait en août 2012 que 9,3% de la création de valeur suisse. C’est que ce secteur a été grandement décrié ces dernières années après avoir longtemps bénéficié de son activité de gestion défiscalisée des avoirs des non-résidents. Ce modèle est aujourd’hui remis en cause par les normes fiscales internationales et les divers accords fiscaux bilatéraux signés par la Suisse avec ses grands partenaires. Les États-Unis ont obtenu des banques suisses qu’elles aient à prouver qu'elles n'ont pas accepté des fonds américains provenant de l'évasion fiscale. La Suisse pourrait mettre fin au secret bancaire en 2018. Mais ce pays a plus d’une corde à son arc.
Et oui, la Suisse est un pays où regorge un vivier de jeunes entreprises innovantes. Certaines sont promises à un beau destin à l’image de Faceshift qui aurait été rachetée par le géant Apple début septembre. Créée en 2011 à l’EPFL, la jeune pousse a mis au point une puissante technologie de motion capture, en mesure de transposer sur un avatar, en temps réel, les expressions faciales captées par une caméra 3D. Les technologies de rupture sont désormais la nouvelle marque de fabrique de la Suisse, tendant à remplacer le Suiss Made chère à l'industrie horlogère helvétique. Notamment depuis le 15 janvier 2015, date à laquelle le prix des toquantes a fait un bond d'au moins 15 à 20%. La branche s'inquiète toujours plus de la vigueur du franc, de l'affaiblissement de la demande provenant de pays comme la Chine et de l'arrivée des smartwatches. Malgré le séisme du franc fort, le pays a toutefois réussi l’exploit d’échapper de peu à la récession au second trimestre. Le gouvernement suisse a en effet revu en hausse sa prévision de croissance de 2015 mais il a en revanche révisé en baisse celle de 2016, soulignant à quel point les perspectives économiques du pays sont liées à une reprise de la zone euro. Une véritable reprise économique qui ne devrait intervenir qu'en 2017 avec une progression de 2,3% avec le concours d’un regain de vigueur de la zone euro, zone dont la Suisse ne fait pas partie. Neutralité oblige….
Le SMI : une bourse qui a du goût
Le SMI est l'indice d'actions le plus important de Suisse et comprend les 20 principaux titres du Swiss Performance Index (SPI). Il couvre environ 85% de la capitalisation totale du marché suisse des actions. Il a été calculé pour la première fois le 30 juin 1988 avec une base de 1.500 points. Sa composition est réactualisée une fois par an. A l’image des autres places financières, l’année 2015 ne sera pas de tout repos pour l’indice vedette helvétique. Les hostilités ont commencé dès janvier avec l’abandon du cours plancher du franc face à l'euro jusqu’à renvoyer le SMI sous les 8000 points.
Parmi les 20 valeurs vedettes, les acteurs de la banque assurance, du luxe et de la santé garnissent principalement la cote suisse. Notamment les géants pharmaceutiques bâlois Novartis et Roche , qui occupent respectivement la première et troisième place de l’indice phare suisse. Moins connu, on retrouve Actelion, qui est une entreprise de biopharmacie spécialisée dans la découverte, le développement et la commercialisation de traitements innovants répondant aux problèmes médicaux non satisfaits.
Entre les deux ténors de l’industrie pharmaceutique, on retrouve un groupe plus que centenaire qui fait également partie du quotidien des français. Au petit déjeuner avec une capsule Nespresso, au déjeuner avec une petite purée Mousline et au dîner avec une bonne bolo’ préparée avec les sauces buittoni. Je suis, je suis… Nestlé, un groupe fort de 50 marques qui régale les consommateurs du monde entier. Ce j’irai investir chez vous n’aurait pas la place nécessaire pour toutes les répertorier. Et ce n’est pas l’objet non plus de cet article…
La Suisse ne peut pas être la Suisse sans son secteur bancaire qui compte parmi les plus puissants au monde. Sur les 20 valeurs que compte le SMI, plus du quart sont des valeurs liées au secteur de la banque et de l’assurance. Comment ne pas citer la banque UBS, la plus grande banque de gestion de fortune dans le monde avec des actifs investis de 987 milliards de CHF en 2014 soit plus de 820 milliards d’euros ? La banque est actuellement sous le coup de plusieurs enquêtes notamment sur des comptes offshores. Dans le même univers, on peut citer Credit Suisse ou Julius Baer ou les assureurs Suiss Re, Zurich Insurance Group assurent de leur côté leur place dans le ventre mou dans l’indice vedette.
La France est présente depuis peu dans l’indice vedette suisse. Il s’agit de Lafarge qui a fusionné récemment avec Holcim, son homologue suisse, pour donner à un géant du béton qui va peser 32 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Pour l’instant, les noces d’argent se passent au plus mal avec un titre qui essuie les plâtres.
Et comment ne pas évoquer la Suisse sans consacrer quelques lignes à son industrie horlogère ? Swatch Group est la plus grosse société d'horlogerie du monde, produisant une grande variété de montres et d'éléments pour la fabrication des montres. Blancpain, Breguet, Omega ou Longines, tous ces noms font partie de la famille Swatch. Et oui, Swatch ne se résume pas aux pièces d’entrée de gamme et aux Flic Flak qui ont sauvé l’industrie horlogère dans les années 80. Et depuis 1998, le groupe s’est lancé dans l’automobile avec sa Smart dans une co-entreprise avec Mercedes. Vous ne regarderez désormais plus votre Omega Speedmaster de la même façon…
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