On attendait un Draghi version hard. Un Draghi qui devait annoncer une réduction de moitié du programme d'injection de liquidités. On a eu un Mario Draghi version soft: il a, comme prévu, confirmé la réduction mais s'est précipité pour dire qu'il continuerait à soutenir l'économie européenne si elle en avait besoin. Les indices boursiers européens se sont envolés.
En insistant sur le fait qu'il était prêt à alimenter encore le marché en liquidités si le besoin s'en faisait sentir et notamment si l'inflation ou l'économie européenne montraient des signes de faiblesse, Draghi a provoqué l'enthousiasme des marchés entraînant une hausse des indices européens, avec un Eurostoxx 50 en hausse de 1.35%, un CAC en hausse de 1.5%, au plus haut depuis 2008, un euro chutant près des 1.16 et des taux en baisse. Mario Draghi a bien soigné sa popularité auprès des investisseurs et des traders.
Une question que les Allemands ne vont pas manquer de se poser, eux qui sont favorables à une politique beaucoup plus restrictive de la Banque centrale européenne : pourquoi Mario Draghi continue-t-il à injecter massivement des liquidités et à soutenir l'économie alors que l'économie européenne a fortement rebondi et est sorti de la crise ? Mystère.
On a cru hier qu'on allait avoir un compromis entre la Catalogne et Madrid mais le président catalan a finalement refusé toute élection régionale anticipée. Madrid devrait donc déclencher rapidement la mise sous tutelle de la Catalogne, une mesure lourde de conséquences dont on ne sait absolument pas comment elle sera accueillie par l'administration et surtout la police catalane. Une situation explosive.
Tandis que les Européens sont embourbés dans des négociations sur le Brexit qui n'avancent pas, eux sont embourbés dans des négociations sur l'Alena, Nafta en anglais, l'accord de libre-échange nord-américain, qui n'avancent pas non plus. Les États-Unis, le Mexique et le Canada ont des positions totalement divergentes sur l'avenir de ce traité. Pour Trump, c'est simple, ce traité qui a instauré une zone de libre-échange entre les trois pays est tout simplement le pire accord qu'on n'ait jamais négocié. Toujours dans la nuance. Il veut tout renégocier et s'il ne parvient pas à obtenir ce qu'il veut, il est prêt à en sortir ce qui le rendrait évidemment caduque.
Le Canada joue la carte de l'apaisement en laissant passer l'orage, le Mexique lui est plus nerveux. Une remise en question du traité avec, par exemple, la mise en place de taxes sur les exportations vers les États-Unis, serait une catastrophe pour une grande partie des industries mexicaines.
Si la Bourse canadienne et le dollar canadien n'ont subi aucune secousse du fait des aléas de l'Alena, le peso mexicain lui est sous une forte pression. Il a fortement chuté. Cette semaine il a touché son plus bas niveau depuis le mois de mars. Les taux d'intérêt se sont évidemment tendus, les taux à 10 ans mexicains ayant repassé la barre des 7% et les actions mexicaines sous performent les marchés d'actions.
Une nouveauté, encore une, à l'issue du 19ème Congrès du Parti Communiste : la Chine ne fixera plus des objectifs de croissance économique à long terme comme elle l'a toujours fait. Le tout-puissant président trouve que ces objectifs sont trop contraignants et peuvent pousser la Chine à faire des erreurs et mettre en danger les équilibres économiques et financiers dans l'unique but d'atteindre ces objectifs.
Euphorie sur les marchés après la réunion de la BCE et le discours de Mario Draghi sur la prolongation du programme de rachats d'actifs. Aux États-Unis, la hausse est également tendance avec un Dow Jones qui gagne 0,31% à 23.400,86 points. Tokyo de son côté rebondit de 1,24% dans le sillage de Wall Street. Le Nikkei a même atteint un plus haut depuis 1996 à 22.016,50 points, en séance. L'euro sans surprise s'est retourné à la baisse face au dollar après la BCE pour atterrir sur les 1,16 dollar.
D'après un rapport transmis par Bercy, 1% des ménages profiteront de 44% du gain dû à la mise en place de la flat tax. Le prélèvement forfaitaire unique permettra un gain moyen de 582.000 euros pour les 100 premiers contribuables à l'ISF et plus de 172.000 euros pour les 1000 premiers.
Ce soir à 19h sur BFM Business, samedi à 21 heures, dimanche à 12h et en replay. On rejoue la semaine avec Patrice Gautry de l'Union Bancaire Privée, François Langlade Demoyen de LCA, Christian Cambier de Focal, Alexandre Baradez d'IG Markets, Alain Crouzat de Montségur Finance et Laure Closier. A ne pas manquer.
Le patron de la Bourse allemande, Deutsche Börse, démissionne suite à une affaire de délit d'initié; Le gouvernement va récupérer 5 milliards d'euros avec une surtaxe du cinquième acompte de l'IS pour les plus grosses sociétés pour compenser partiellement le remboursement des 10 milliards de taxe sur les dividendes; Daniel Fasquelle (qui?) ne pourra pas se présenter à la présidence des Républicains faute de parrainages, 60 millions de consommateurs montrent du doigt les banques qui matraquent les personnes en difficulté de frais pour incidents de paiements; On passe à l'heure d'hiver ce week-end et il y a encore une majorité de Français qui ne savent pas s'il faut ajouter ou enlever une heure, retenez juste que vous allez dormir une heure de plus.