Le conflit commercial sino-américain et les 1.000 milliards d'Apple éclipsent quelque peu la déroute de la livre turque. Depuis le début de l’année, la devise du pays a concédé près de 25%... Les décisions politiques, une inflation galopante et le ton offensif de la Fed, sont autant d’ingrédients d’un cocktail explosif qui a envoyé la livre sur de nouveaux plus bas historiques à 0,20 dollar.
La Turquie doit composer avec l'emballement de l'inflation. En juin, l'indice des prix a flambé à 15,4% en rythme annuel. Un niveau inédit en 15 ans. Certes, on est très loin des 1.000.000% prévus pour 2018 du Venezuela. Mais la situation reste quand même critique. En cause, la flambée des prix du carburant, le pays étant gourmand en or noir, et des denrées alimentaires. Un dernier point qui n'est pas pour arranger les affaires du gouvernement. Pire encore, la banque centrale turque a révisé à la hausse ses prévisions d'inflation pour 2018, estimant qu'elle serait de 13,4% à la fin de l'année, contre une précédente prévision de 8,4%. Une hausse des taux d'intérêt serait la bienvenue pour amortir le choc. Pour l'instant, Recep Tayyip Erdogan, qui se décrit lui-même comme un "ennemi" des taux d'intérêt, rejette l'idée…
EFFET CISEAU
Les décisions politiques ne sont pas neutres sur la devise d'un pays. "Si je gagne les élections, je prendrai le contrôle de la Banque centrale et de la politique monétaire". Cette déclaration d'Erdogan en juin dernier, n'a vraiment pas été appréciée des investisseurs. Depuis, la confiance des marchés fait encore défaut avec une livre turque qui a chuté de plus de 25%. Fin juillet, la banque centrale turque a maintenu son taux directeur... A côté, la livre, comme d'autres monnaies émergentes, fait les frais de la politique monétaire restrictive de la Fed.
ATTENTION A LA SURCHAUFFE
Au menu de ce bazar turc, nous avons donc une grosse dose d'inflation, une devise qui tourne au vinaigre, un déficit courant par kilos. L'insolente croissance de 7,4% de 2017 et qui ferait rêver bon nombre de pays, ne parvient plus à cacher la misère. Les risques d'une surchauffe de l'économie turque se matérialisent de plus en plus…
1.000.000.000.000 DOLLARS
C'est l'histoire d'une pomme qui défie la gravité boursière. Apple a franchi hier la barre symbolique des 1.000 milliards de dollars de capitalisation. De dire que c'est la seule n'est pas tout à fait exact. On pinaille, mais PetroChina avait brièvement franchi le cap des 1.000 milliards en 2007 lors de son introduction en Bourse. A un peu plus de 11 dollars il y a 10 ans, l'action vaut désormais plus de 200 dollars. Bien sûr, cette folle chevauchée boursière ne s'est pas faite en ligne droite et a été alimentée par de nombreux rachats d'actions. Amazon devra donc envoyer quelques colis supplémentaires pour ne pas être distancé par Apple.
APPLE = DIX BOITES DU CAC
Apple = LVMH + Total + L'Oréal + Sanofi + BNP + Kering + Hermès + AXA + Vinci. Voilà, chapitre Apple clos.
LA POLITESSE PAIE
Tesla flambe de 16% à Wall Street après avoir partiellement éteint l'incendie sur sa consommation de cash. Le fabricant de voitures électriques a « seulement » consommé 740 millions de dollars contre 900 millions de dollars attendus. Le groupe se fixe plusieurs objectifs : produire 6.000 Model 3 par semaine, devenir rentable durablement et générer un cash-flow positif au second semestre. Le marché a également apprécié la repentance d'Elon Musk quelques mois après ses coups de sang envers plusieurs analystes financiers. Gare à la sortie de route si les promesses ne sont pas tenues.
DU COTÉ DES MARCHÉS
Clôture ferme à Wall Street, les investisseurs ayant salué la performance d'Apple. Le Nasdaq a rebondi de 1,24% à 7.802,69 points grâce à la marque à la pomme. Le Dow Jones a fini en léger repli de 0,03% à 25.326,46 points, miné par les tensions commerciales avec la Chine, tandis que le S&P 500 a repris 0,49%. La Bourse de Tokyo a terminé proche de l'équilibre à 22.525,18 points, le Nikkei ne savait pas sur quel pied danser entre la progression de Wall Street et les tensions sur le conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine. L'euro/dollar est sous les 1,16 à 1,1587 dollar. L'or inscrit un nouveau plus bas d'un an, sur les 1200 dollars l'once.
TOUT DOUCEMENT…
La Banque d'Angleterre relève ses taux pour la deuxième fois en dix ans, le dernier tour de vis datant de novembre 2017. Le relèvement des taux est timide de 0,50% à 0,75%, la surprise venant plutôt du consensus sur ce tour de vis. Les attentes étaient à 7 voix pour et 2 contre. La prudence reste de mise du fait des incertitudes induites par le Brexit. D'autant plus que le chef de la diplomatie britannique Jeremy Hunt s'est inquiété du risque d'un Brexit sans accord.
UN PEU DE RATIONALITÉ
La Chine tente de calmer le jeu par tous les moyens sur le conflit commercial. Le pays enjoint les Etats-Unis de « retrouver de la rationalité ». On n'est pas sûr que le message soit arrivé à bon port. Donald Trump estime que c'est le moment opportun d'imposer de nouvelles augmentations de taxes sur les importations de produits chinois. La rationalité, ça sera pour plus tard.
ALIBABA ET LES 40 CAFÉS
Alibaba et Starbucks font cause commune en Chine. La marque à la sirène s'allie au géant de l'e-commerce chinois pour livrer ses cafés. L'américain s'énerve de voir Luckin Coffee, le Petit Poucet du secteur de livraison rapide de boissons commandées sur mobile, engloutir le juteux marché chinois de la boisson caféinée. La guerre des cafés promet d'être chaude, même brûlante.
LES BANQUES ASSURENT
Les banques françaises ont également rendu des comptes au marché. Et pour cette dernière session de résultats avant la trêve estivale, les établissements bancaires ont plutôt bien réussi leurs oraux. Axa affiche des comptes et un endettement meilleurs qu'attendu, Amundi se dit en avance sur sa feuille de route fixée à horizon 2020 et Société Générale fait également mieux que prévu, notamment sur son activité de marchés. Plus frais, Crédit Agricole et Natixis ont aussi battu les anticipations.
ON S'EN FOUT ?
La France devrait rester championne monde du tourisme, plus pour longtemps avec la quatrième panne sur la Ligne 1 hier soir; Au Japon, une école de médecine est accusée d'avoir délibérément baissé les notes d'étudiantes ; La canicule s'installe sur la majeure partie de la France, fait chaud ; La prochaine mise à jour des voitures Tesla permettra de jouer à des jeux Atari ; CVC aurait parlé rachat avec Ingenico ; Emmanuel Macron reçoit Theresa May à Brégançon; Un week-end chargé en perspective sur les routes de France.
Responsable Bourse