Mardi 06 août

Les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine ne se sont pas apaisées pendant le week-end.
Les Chinois ont pris hier des mesures pour répondre à celles prises par Trump vendredi.
La Chine va utiliser une de ses principales armes face aux taxes américaines : sa monnaie

GUERRE COMMERCIALE

Après quelques mois de trêve, Trump est donc reparti à l'attaque de la Chine.
Il a le sentiment que les Chinois ralentissent les négociations en misant sur le fait qu'il ne sera pas réélu.
Il a donc décidé la mise en place dès le 1er septembre de surtaxes de 10% sur les 300 milliards de dollars d’importations chinoises épargnées jusqu'ici.
La Chine a répondu, en demandant aux organisations agricoles de ne plus acheter de produits agricoles américains.

GUERRE DES CHANGES

Mais la Chine a surtout répondu avec une de ses armes principales, le yuan.
En décalant son point pivot proche des 7 pour un dollar et en laissant sa monnaie se déprécier face au billet vert.
Trump n'a pas tardé à réagir, en dénonçant sur Twitter une « manipulation de la monnaie » et une « violation majeure ».
Dans la foulée, le Trésor US a qualifié dans un communiqué la Chine de « manipulateur de devise ».
Cette désignation lance un processus auprès du FMI pour « éliminer l'avantage concurrentiel injuste ».
La guerre des monnaies a commencé.

JAPON COLLATÉRAL

Dans ce contexte de guerre des changes et de chute des actifs jugés risqués, la devise japonaise profite de son statut de valeur-refuge et grimpe fortement, notamment face au dollar.
Le niveau atteint par le yen face au dollar met la pression sur la Banque centrale du Japon (BoJ) pour éviter une appréciation trop forte de sa monnaie.
Et hier, le Japon, par l'intermédiaire du vice-ministre des Finances en charge des affaires internationales, Yoshiki Takeuchi, a averti les investisseurs sur le niveau du yen, laissant planer la menace d'une intervention de la BoJ sur le marché des changes.
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300 POINTS

Le CAC a perdu 300 points en deux séances. Soit 5,5% de baisse.
300 points, c'est la hausse qu'il avait mis deux mois à construire en juin et juillet.
La baisse est encore plus forte pour les valeurs exposées à la Chine.
Mais, paradoxalement, les indices américains et chinois ont baissé dans des proportions moindres (entre 3 et 4.5%).
Ce qui montre que les marchés européens sont plus sensibles aux cycles économiques mondiaux. Et donc que l'Europe pourrait être la principale victime du conflit commercial.

ET MAINTENANT ?

Les marchés devraient tenter un rebond. Avec de bonnes chances d'y parvenir : Trump pourrait s'assouplir, la Fed pourrait venir, une fois de plus, au secours des marchés. Surtout avec Trump qui met la pression sur Jay Powell.
Mais sur le long terme, il y a quand même plusieurs bémols :
- Même s'il y a deal commercial entre la Chine et les États-Unis, il n'y aura pas de paix entre les deux pays car le problème dépasse le cadre du commerce extérieur. Il s'agit surtout de domination. Domination économique, monétaire, et technologique.
- La Banque centrale américaine peut baisser à nouveau ses taux. Mais les investisseurs attendent déjà une baisse en décembre. Et comme on l'a vu lors de la dernière réunion, une baisse déjà anticipée n'a aucun effet sur les marchés. La baisse peut être plus forte mais la Fed n'a pas de cartouches infinies, surtout que les marchés sont de plus en plus accoutumés à la liquidité, comme on vous l'expliquait ici.
- L'économie américaine montre des signes de ralentissement, les autres économies tournent déjà au ralenti. Les multiples injections des banques centrales n'ont aucun effet sur l'économie réelle, comme on vous l'expliquait ici.

L'ÉCONOMIE AU RALENTI

L'économie européenne notamment n'avance plus.
La croissance dans le secteur privé est au plus bas depuis juin 2013 (51,5 en juillet contre 52,2 en juin).
Selon Moody's, la zone euro devrait connaître une croissance moyenne de 1,1 % sur la décennie 2020.
Mais les États-Unis aussi ralentissent : la croissance de l'activité dans le secteur des services est au plus bas depuis 3 ans (53,7 en juillet contre 55,1 en juin).

L'AUTRE NÉGOCIATION

Le Brexit.
Avec la Commission européenne d'un côté, et le nouveau Premier ministre britannique Boris Johnson de l'autre.
Dans une tribune publiée dimanche, le ministre britannique chargé du Brexit, Stephen Barclay, a appelé le négociateur en chef des Européens, Michel Barnier, à retourner auprès des dirigeants de l'UE pour les convaincre de modifier les termes du divorce.
Et hier, la porte-parole de la Commission européenne, Mina Andreeva, a assuré que l’accord de retrait négocié entre Bruxelles et Londres pour le Brexit était « le meilleur accord possible » et ne serait plus discutable.
Impasse ?

LE MALHEUR DES UNS

Si vous pensez que la chute des marchés boursiers vous affecte, voyez plutôt : les 500 personnes les plus riches du monde ont perdu, rien que sur la journée de lundi, 117 milliards de dollars, selon Bloomberg.
Jeff Bezos a perdu le plus : 3.4 milliards de dollars.
Heureusement, il reste le plus riche du monde avec 110 milliards de dollars.
Heureusement surtout que, comme le dit Richard Branson, l'argent ne fait pas le bonheur...

TRÉSOR DE GUERRE

Berkshire Hathaway, le fonds d'investissement coté de Warren Buffett, a publié des résultats en demi-teinte avec un bénéfice en hausse mais un résultat opérationnel en baisse.
Surtout, la trésorerie de la holding a encore augmenté et atteint désormais 122 milliards de dollars.
Soit plus que Google ou encore Apple.
Signe de la rentabilité des investissements passés, mais aussi signe que le fonds a du mal à trouver de belles opportunités d'investissement.
Warren Buffett incapable de trouver des idées d'investissement ? Un autre signe qu'il faut être prudent sur les marchés...

DU CÔTÉ DES MARCHÉS

Le CAC 40 a perdu 2.19 % à 5 241 points hier pénalisé par l’intensification du conflit commercial sino-américain.
Outre-Atlantique, le Dow Jones et le Nasdaq ont enregistré leur pire journée de l'année en reculant de 2.09% et 3.47%. La Chine a lancé une autre offensive en laissant se déprécier sa monnaie, inquiétant d'autant plus les investisseurs.
À Tokyo, ce matin, le Nikkei a cédé 0.65 %, nettement au-dessus de ses plus bas du jour ( -2.90 %) aidé en deuxième partie de séance par un reflux du yen sur le marché des changes.
Le CAC 40 devrait évoluer légèrement dans le vert cette matinée reprenant son souffle après 2 séances difficiles.
Le Brent recule encore de 0.92 % à 60.38 $ le baril contre 60.94 $ hier matin. L’Or continue sa hausse en prenant 1.31% à 1464.70 $ l’once contre 1445.70 $ hier à la même heure et l'eurodollar, quant à lui, avance de 0.68 % à 1.1201.

ON S'EN FOUT ?

Donald Trump a dénoncé le suprémacisme blanc après les fusillades au Texas et dans l'Ohio, il a aussi, et c'est un tournant, proposé de mieux contrôler les antécédents des acheteurs d’armes; Le géant britannique des supermarchés Tesco supprime 4500 emplois; La banque HSCB va supprimer près de 4000 emplois dans le monde; Monaco prêt à dépénaliser l'avortement pour les femmes enceintes, mais les médecins monégasques ne pourront toujours pas le pratiquer (je ne savais pas); Pour lutter contre la pollution au plastique sur les plages, le gouvernement lance une charte (on n'a rien trouvé de mieux?); Les 4 anciens présidents de la Fed encore en vie (Paul Volcker, Alan Greenspan, Ben Bernanke et Janet Yellen) ont demandé dans un communiqué à ce que la Fed demeure libre de travailler en toute indépendance et sans craindre des représailles politiques; Beurk : de nombreux médias français rapportent qu'une «tique géante» envahirait actuellement l'Europe, et notamment la France; I believe I can f... : nouvelles accusations contre R. Kelly, inculpé pour sollicitation de mineure; Les taux de plomb dans les quartiers autour de Notre-Dame restent préoccupants, des associations réclament une décontamination plus étendue.

VOILÀ C'EST TOUT
BONNE JOURNÉE

MAY THE FORCE BE WITH YOU

GAUTHIER MAES

Responsable media
MonFinancier.com

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