Lagardère s’est engagé dans un mouvement de recomposition de ses actifs qui passe par la cession de son pôle de presse international. Le groupe est d’ailleurs entré en négociation exclusive avec l’américain Hearst pour la cession des 102 magazines internationaux que le français détient. Le groupe de médias justifie cette décision par le fait que le secteur de la presse magasine décline chaque année en moyenne de 2 à 3 %, ce qui implique d’être leader mondial.
A défaut d’avoir atteint une taille critique, et bien que le groupe soit leader en France et en Espagne, cette branche est peu rentable. Le projet de cessions a été très bien accueilli par le marché, en témoigne le fait que le titre a bondit de 10% sur la semaine.
Le groupe va donc céder la totalité du pole de presse international. Une exception cependant, le magazine « Elle » qu’il conservera. Le groupe cédera également la totalité de ces participations minoritaires dans le Monde, Le parisien, EADS ainsi que Canal+ dont il est actionnaire à 20%. Le groupe a même tenté un coup de poker en songeant à une éventuelle introduction en bourse de sa participation minoritaire dans canal +. En faisant le pari d'une IPO, Lagardère espère faire pression sur Vivendi qui souhaite à terme contrôler la totalité de sa filiale, dont il est actionnaire à 80%. Cette participation dans Canal + est valorisée entre 1,0 et 1,25 milliard d'euros, par les analystes, 1.5 milliards pour lagardère.
Cette participation représente environ 20% de la valeur d'entreprise de Lagardère. Par ailleurs, la vente de Canal+ est l'un des catalyseurs positifs les plus importants dans les six mois à venir ce qui en fait l'une des principales raisons d'acheter le titre selon les analystes de Barclays
Au final, mis bout à bout, le produit de ces cessions est estimé à 2 milliards d’euros qui serviront à poursuivre leur stratégie de croissance externe, désendetter le groupe et rémunérer les actionnaires via le versement d’un dividende exceptionnel.
Le titre qui profite de deux recommandations positives bondit de 4.55%, à 34.5 euros. Le groupe a été relevé de neutre à achat par Goldman Sachs et hier par RBS qui a relevé son objectif de cours à 38 euros. Pour notre part, nous sommes positifs sur le dossier au regard du news flow, et fixons notre objectif de cours à 38 euros.