Nous décidons d’intégrer Imerys, le spécialiste de la transformation des minéraux dans notre Watch List. Le groupe qui exploite 29 minéraux a commencé l’année sur les chapeaux de roues, marqué une progression de 37% de son résultat opérationnel sur les trois premiers mois de l’année. Son activité vise a transformer ces minéraux en produits intermédiaires qui sont destinées au secteur de la sidérurgie, de la construction et de la papeterie. La société dispose d’un bon pricing power grâce à sa position de leader dans la plupart de ses marchés. Au final, l’essentiel de la valeur ajoutée provient de la transformation des minéraux en produits intermédiaires, le groupe est donc relativement peu exposé à la hausse du prix des matières premières
Par ailleurs, le groupe, bénéfice d’une bonne diversification géographique puisqu’il est présent dans 47 pays. En revanche le groupe reste dépendant de l’évolution de la conjoncture économique, et en particulier dans le secteur de la construction. Le groupe est d’ailleurs fortement exposé au marché de la construction français, mais les économistes anticipent un rebond de l’activité en 2011 après une année 2010 morose, un rebond de l’activité qui s’expliquerait par le décalage entre les permis de construire et les mises en chantier. D’autre part, le groupe est exposé à hauteur de 4% de son chiffre d’affaires au secteur de la construction aux Etats-Unis, qui reste moribond. Sans oublier que les résultats et l’activité dépendent également de la parité euro dollar. En effet, avec 25% de ses ventes libellées en dollar, un euro qui resterait durablement fort affecterait mécaniquement la rentabilité du groupe.
En termes de valorisation, le groupe se paye 12.4 fois les bénéfices attendus en 2011 ; on se situe sur les mêmes ratios de valorisation que l’un de ses comparables Lafarge, qui offre également une valorisation attrayante. Le chiffre d’affaires pèse à peu près autant que la capitalisation, tandis que la valeur entreprise se paye 8.5 fois l‘Ebitda. Les analystes valorisent l’action à 55.45euros en moyenne. Cheuvreux et Aurel sont à l’achat avec des objectifs de cours respectivement à 60 et 61 euros.
En revanche, graphiquement la configuration laisse présager une consolidation à court terme. Le cours a été buté sur la borne haute du canal ascendant dans lequel il fluctue, ce qui a entrainé un arrêt de la tendance haussière. Nous attendons un repli du titre sous les 50 euros pour se positionner à l’achat sur le dossier, avec un premier objectif à 54 euros sur du court terme, puis 57 euros sur le moyen terme.