L'agence de notation Moody's a placé les notes de dépôt, de solidité financière et de la dette long terme des trois plus importantes banques française, Crédit Agricole, Société Générale et BNP Paribas sous surveillance en vue d'une possible dégradation
Moody's a indiqué qu'elle étudiait de près les risques qu'engendrerait un scénario de défaut de la Grèce, notamment l'impact potentiel sur les pays les plus faibles, sur les marchés de capitaux et sur les conditions de financement.
Il est peu probable que son examen de BNP Paribas et de Crédit Agricole débouche sur un abaissement de plus d'un cran de leurs notes, mais il n'est en revanche pas impossible qu'elle abaisse de deux crans les notes de Société Générale, car « son examen comprendra une réévaluation du soutien dit systémique ».
Une annonce qui pèse logiquement sur le secteur bancaire. BNP abandonne 1.7%, Crédit agricole -1.87% Société générale -1.56%, Natixis 1.78%
Outre le secteur financier français, les banques les plus exposées à la dette hellénique restent avant tout les banques grecques. A ce titre, les gouvernements de la zone euro pourraient fournir 20 milliards d'euros supplémentaires pour recapitaliser les banques grecques si la maturité des emprunts d'Etat est prolongée selon le Financial Times, ce que les agences de notation considéreraient comme un "défaut sélectif".
Par ailleurs, une réserve de capitaux supplémentaire pourrait être nécessaire, afin de financer des liquidités d'urgence pour les banques grecques, si la BCE refuse d'accepter des obligations dégradées comme collatéraux, indique l'article. « Tous les collatéraux grecs, qui se montent à environ 70 milliards d'euros, pourraient devoir être remplacés », explique le Financial Times
Les détracteurs du plan ont cependant critiqué ses failles. "Si en dépit de tout, on essaie de réduire la dette et on provoque un risque de défaut, c'est la totalité de l'économie grecque qu'il faudra financer", a déclaré Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France.
Sur le marché obligataire, les tensions sont palpables. Le spread à 10 ans entre l’Allemagne et la Grèce s’envole de 56 points, quand le spread de l’Espagne et Portugal se tend de 10 points.