Moody's a décidé d’examiner la note de la France pour savoir s'il faut ou non revoir sa perspective sur la dette de l'Hexagone, actuellement jugée "stable". Moody's prévient qu'il est "crucial" pour la France de conserver "la confiance des investisseurs dans sa capacité et sa volonté de s'attaquer à des défis imprévus".
L'agence ajoute que "la France pourrait faire face à un certain nombre de défis dans les mois à venir, comme par exemple la nécessite d'apporter un soutien additionnel à d'autres pays européens ou à son propre système bancaire, ce qui pourrait accroître de manière significative les engagements que doit supporter le budget du pays".
Au cours des trois prochains mois, Moody’s va surveiller et évaluer la perspective stable de la note AAA de la France au regard des progrès effectués par le gouvernement dans la mise en œuvre des nécessaires réformes économiques et budgétaires, tout en prenant en compte l'éventuelle évolution défavorable de la situation économique et des marchés financiers.
Selon des économistes allemands, cités par le journal économique 'Handelsblatt', une expansion du FESF sonnerait très probablement la fin de la note AAA de la France. « Tout effet de levier appliqué au FESF accroîtrait le risqué de perte de garanties et serait un poison pour la note de la dette française". Le journal ajoute qu'une perte du "Triple A" par Paris pourrait entraîner une réaction en chaîne incontrôlée en Europe.
L'écart de rendement entre les emprunts d'Etat français à dix ans et les Bunds de même maturité a atteint 100 points de base mardi matin, son plus haut niveau depuis la création de l'euro, après l'annonce par l'agence de notation
Le taux des obligations françaises à dix ans a en réalité reculé, à environ 3%, mais celui des Bunds a enregistré une baisse encore plus marquée, de 10 points de base, jusqu'à 2%. Les investisseurs privilégient en effet les valeurs refuges et se détournent des actifs perçus comme risqués.