La Bourse de Paris est encore loin de sortir la tête hors de l’eau alors qu’une série d’inquiétudes viennent encore hanter les marchés. L’enthousiasme des opérateurs qui prévalait ces derniers temps a été ébranlé par les déclarations de certains dirigeants allemands. Elles ont douché les ardeurs des plus optimistes, en évoquant que la crise de la dette en Europe n’allait pas être résolue par un coup de baguette magique le 23 octobre prochain. La dette, une question critique en zone euro n’épargne pas non plus la France alors que Moody’s vient de mettre sous surveillance la perspective de son précieux triple A au cours des trois prochains mois, en raison de la détérioration de la situation économique française. En réaction à ce coup de canif, le ministre du Budget Francois Baroin a assuré mettre « tout en œuvre » pour conserver note suprême hexagonale mais concède tout de même que la croissance pour 2012 du pays pourrait être inférieure aux prévisions officielles. En parlant de croissance, celle de la Chine, moteur de l’économie mondiale a ralenti à 9,1%, une publication décevante qui ne manque pas d’affecter les valeurs cycliques. A la mi-journée, le CAC40 perd 1,92% à 3 105 points, souffrant plus que les autres avec l’avertissement de Moody’s. Ailleurs en Europe, le rouge domine : le Dax redonne 1% à 5 801 points tandis que le Footsie cède 1,16% à 5 373 points.
Danone garde la tête du CAC40 avec un gain de 1,83% à 46,22 euros. Le géant de l’agroalimentaire a dégagé un chiffre d’affaires de 4,8 milliards d’euros au troisième trimestre, en hausse de 5,9% à données comparables. Il a confirmé ses objectifs annuels, à savoir une croissance de ses ventes de 6% à 8% à données comparables et une hausse de sa marge opérationnelle courante d’environ 0,2 point.
En tête du SBF 120, on peut citer Edenred à la faveur d’une hausse de 2,15% à 18,97 euros après la publication d’une hausse de 8,7% de son chiffre d’affaires à 245 millions d’euros au troisième trimestre (+11,3% à données comparables).
Les valeurs financières sont sous pression après la décision de Moody’s d’évaluer la perspective de la note triple A de la France : BNP Paribas plonge de 6,44% à 29,05 euros, Société Générale de 6% à 19,03 euros, Crédit Agricole de 4,74% à 4,84 euros. Hors CAC Dexia lâche 14,36% à 0,49 euros et Natixis perd 5,90% à 2,15 euros. L’assureur Axa cède pour sa part 4,42% à 10,27 euros.
Le ralentissement de la croissance en Chine affecte les valeurs cycliques. ArcelorMittal redonne 3,45% à 13,31 euros, Vallourec est en baisse de 3,23% à 44,45 euros et Total de 0,94 % à 36,70 euros.
GDF Suez glisse de 4,48% à 22,08 euros. Barclays a entamé la couverture du titre à « sous-pondérer » avec un objectif de cours de 20 euros.
Réservé à la baisse à l’ouverture, Soitec plonge de 17,14% à 3,80 euros après avoir lancé un avertissement son résultat opérationnel. Le fabricant de semi-conducteurs table désormais sur une perte opérationnelle courante sur les six premiers mois de l’exercice eu égard de l’évolution défavorable de la parité euro-dollar et de l’absence de revenus solaires.
Sur le marché des changes, l’euro perd 0,37% et repasse sous les 1,37 à 1,3685 face au dollar et cède 0,61% à 104,92 face au yen. Le billet vert plie de 0,21% à 76,67 face à la monnaie nipponne. Du côté du baril de pétrole, le WTI perd 0,72% à 85,75 dollars en réaction au ralentissement de la croissance chinoise au troisième trimestre tandis que le Brent glisse de 0,76% à 109,32 dollars. L’or redonne 0,59% à 1 663 dollars l’once.
