BNP Paribas (BNP.FR), la première banque française en termes de capitalisation boursière, a annoncé que son résultat net avait chuté de 72% au troisième trimestre 2011, à 541 millions d'euros, en raison de provisions massives sur son portefeuille d'emprunts grecs.
Les activités de banques de financement et d'investissement (BFI), traditionnellement très juteuses, ont été fortement touchées par la crise de la dette.
Dans le détail, le résultat brut d'exploitation limite son repli à -7,4%, soit 3,924 MdsE, mais le coût du risque explose à 3,01 MdsE, contre -1,22 MdE un an avant, ramenant le résultat d'exploitation de 3,01 MdsE à 914 ME, ce qui représente une chute de près de 70% du résultat d’exploitation.
Sur neuf mois, la banque a généré un Produit net bancaire de 32,698 MdsE, soit un repli limité de -2,6%), et un bénéfice net part du groupe de 5,28 MdsE, en repli de -16% quand le résultat net chute de 72%.
La flambée du coût du risque s'explique par un provisionnement complémentaire de 2,14 MdsE sur la Grèce, ce qui porte le niveau de dépréciation d’actifs à 60% de l'exposition aux titres grecs. Malgré une décote de 60% sur son exposition à la Grèce, la banque maintient son niveau de fonds propres. Ainsi au 30 septembre 2011, le ratio Common equity Tier 1 s'établissait à 9,6% comme au 30 juin 2011.
D’ailleurs, à l’occasion des trimestrielles, BNP a réaffirmé que la banque sera en mesure d'atteindre ses objectifs de ratio de fonds propres même si le groupe n'enregistre pas de bénéfices au cours des trois prochains trimestres, selon son directeur général Baudouin Prot.
La banque n'acceptera toutefois pas de nouvelles décotes sur la valeur de son portefeuille de dette grecque, même si un défaut total de la Grèce serait gérable pour la banque.
BNP Paribas a par ailleurs considérablement réduit son exposition à la dette souveraine grec puisqu’il détient pour 12,2 milliards d'euros d'emprunts d'Etat grecs au 30 octobre, contre 20,5 milliards d'euros trois mois plus tôt.
BNP Paribas qui avait auparavant déclaré qu'il atteindrait l'objectif de ratio de fonds propres de 9% prévu par Bâle III d'ici au 1er janvier 2013, sans avoir besoin de recourir à une augmentation de capital estime que le plan de réduction du bilan en cours lui permettra de dégager un ratio au-dessus de 9% au 30 juin 2012 permettant à l'établissement de respecter l'objectif fixé par les autorités européennes sans faire appel au marché.
B.Prot a également observé que si la banque avait sensiblement réduit son exposition à l'Italie, elle était néanmoins convaincue que le pays serait en mesure d'honorer sa dette. Enfin, il a en outre indiqué que la banque annoncerait un projet de suppression de plusieurs centaines d'emplois autour du 15 novembre, en précisant que ces réductions d'effectifs seraient proportionnellement inférieures à celles annoncées par les autres banques.
Après une ouverture en forte baisse, le titre renoue avec les 30 euros, à 30.50 sur un gain de 2.88%, Les analystes sont pour leur part rassurés, soulignant que les profits de la banque française sont "en ligne" avec les prévisions si l'on retire les exceptionnels liés à la Grèce.
Pour Oddo, qui reste à l'achat sur BNP-Paribas avec un cours cible de 55 euros, il convient de souligner que le ratio prudentiel est stable à 9,6% que la banque n’a pas de problème de solvabilité compte tenu du ROE, d’autant plus qu’il a considérablement réduit son exposition au risque souverain.
