Alstom démarre les premiers échanges en fanfare avec un gain de 8,66% à 26,94 euros avec près de 2,5 million de pièces traitées en plus d'une heure de cotations!
Le titre du spécialiste des infrastructures énergie et de transport a certes publié un chiffre d’affaires modeste mais c’est le « fort niveau de commandes » sur la période et celui anticipé par le groupe à l’issue de son exercice, qui a retenu l’attention des investisseurs !
Au cours du troisième trimestre 2011/2012 (du 1er octobre au 31 décembre 2011), Alstom a enregistré 4,9 milliards d’euros de commandes, confirmant le niveau soutenu de l'activité commerciale des quatre derniers trimestres dépassant ainsi les attentes des analystes qui tablaient en moyenne sur 4,7 milliards d’euros de commandes en moyenne.
Sur les neuf premiers mois de l'année 2011/12 (du 1er avril au 31 décembre 2011), les prises de commandes d'Alstom se sont établies à 15,1 milliards, en hausse de 20 % par rapport aux neuf premiers mois de l'exercice 2010/11. La croissance des commandes a été tirée par les pays émergents qui représentent autour de 60 % des prises de commandes totales à fin décembre 2011.
En revanche le chiffre d’affaires d’Alstom n’a pas connu le même parcours que les prises de commandes. C’est plutôt dans le sens inverse que les ventes s’inscrivent, en baisse de 9 % par rapport aux neuf premiers mois de 2010/2011 à 14,3 milliards d’euros. Ainsi, Alstom signale que « le carnet de commandes s'élevait au 31 décembre dernier à 48 milliards d’euros, un niveau qui représente 30 mois de chiffre d'affaires ».
Alstom qualifie sa situation financière de solide. Au cours du trimestre, une ligne de crédit syndiqué de 1,35 milliard à 5 ans a été signée, qui renouvelle une ligne de crédit existante non tirée de 1 milliard. Le groupe confirme que le cash flow libre devrait être positif sur la seconde moitié de l'exercice en cours.
« Le chiffre d'affaires devrait être en net progrès au quatrième trimestre par rapport aux précédents », a cependant souligné Patrick Kron dans le communiqué du groupe. Le management anticipe « au quatrième trimestre un fort niveau de commandes ». Sur cette base, Alstom confirme que la marge opérationnelle en mars 2012 devrait se situer entre 7 % et 8 %.
Nous maintenons notre biais positif sur Alstom. Nous jugeons la baisse du titre excessive d’autant plus que cette valeur évolue avec retard par rapport aux retournements de conjoncture. A 8 fois les bénéfices estimés pour 2012, la valeur est bon marché pour le secteur. En dépit d’un contexte économique très difficile, les pays émergents prennent progressivement le relais des clients traditionnels. Ils assurent désormais les deux tiers des commandes reçues par le groupe industriel. Le discours rassurant du management sur les prises de commandes nous amène à être confiants dans le dossier et à croire à une reprise du titre.