« Une restructuration de la dette souveraine d'un Etat de la zone euro pourrait déclencher une crise plus grave encore que celle née de la chute de la banque Lehman Brothers »
Jürgen Stark, membre du directoire de la BCE, partisan des faucons, et en l’occurrence oiseau de mauvais augure, fait référence au cas d’école qui a marqué les annales, la faillite de la banque d'affaires Lehman Brothers, pour justifier l'opposition de Francfort et de la Banque centrale européenne à la restructuration de la dette grecque.
"Dans le pire des cas, la restructuration d'un Etat membre pourrait dépasser les effets de la faillite de Lehman », prévient-il. En septembre 2008, la descente aux enfers de la banque d’affaire américaine avait entraîné une paralysie du marché du crédit et contraint les Etats à inonder le marché de liquidités pour éviter le risque systémique.
Une petite phrase qui intervient alors que le déficit public de la Grèce ressort très largement supérieur tant aux prévisions du gouvernement grec qu'aux estimations des autorités européennes.
Alors que la commission européenne tablait sur un déficit de 9.6%, ce dernier a atteint 10,5% du PIB l’an dernier, pour une dette publique de 142.8%, la plus élevée de l’Union européenne. La dure réalité des chiffres va renforcer les pressions sur Athènes en matière d’austérité budgétaire afin que le pays réalise les objectifs fixés dans le cadre du plan de sauvetage, mais cela exacerbe d’autant plus les rumeurs autour de la renégociation de la dette grecque, jugée de plus en plus inéluctable par les marchés.