Lundi 09 mai

S’il fallait encore un signe tangible de ce que la communauté financière ne se fait plus d’illusions sur le sort de la dette grecque, Baudouin Prot, Pdg de BNP Paribas, l’a apporté à l’occasion de la publication de ses résultats.

Jouant le jeu de la transparence, la banque a chiffré l’impact d’une restructuration sur ses comptes. Ainsi, sur la base d’une décote de 25 à 30% du prix des obligations- un scénario pessimiste - cette dépréciation amputerait à hauteur de 0.04% son ratio de fonds propres dur, et d’un euro son actif net par action (sur un total de 57 euros). Selon les estimations, le cout représenterait entre 1 et 1.2 milliards d’euros. Un impact « significatif mais limité » pour la banque européenne la plus profitable qui a dégagé un bénéfice net de 2.6 milliards sur le seul premier trimestre.

En brisant le tabou de l’impact d’une restructuration, le leader français du secteur bancaire fait voler en éclats les démentis des responsables de la zone euro qui martèlent que la restructuration n’est pas une hypothèse ni envisagée ni envisageable. Car qui peut raisonnablement croire que la Grèce, dont les taux à 2 ans culminent à 25% pourrait d’ici 2012 solliciter à nouveau les marchés à hauteur de 25 milliards d’euros ?

En tout cas pas l’agence de notation Standard & Poor's. En abaissant une fois de plus les notes souveraines à court et long termes de la Grèce -déjà reléguées au niveau des « junk bonds »- l’agence invoque le risque qu'Athènes soit obligée de négocier une restructuration de sa dette.

Certes, une restructuration serait forcément une étape douloureuse. Pour Athènes en premier lieu. Mais également pour l’ensemble du secteur bancaire européen, qui détient une part substantielle de la dette du pays. En France, le secteur bancaire serait exposé à hauteur de 14.2 milliards d’euros sur les dettes des trois pays fragilisés (Grèce, Irlande et Portugal).

A elle seule, BNP Paribas détient 6.7 milliards d’euros de dettes Grecque, Portugaise et Irlandaise. L’exposition de la Société générale à la dette grecque atteint 2.9 milliards d’euros. La banque franco-belge, Dexia, sauvée de la faillite, serait exposée à hauteur de 3.5 milliards d’euros. Soumise à la pression du marché, Crédit agricole a fini par chiffrer à 850 millions d'euros son exposition à la dette souveraine grecque. Mais c’est davantage la dégradation de la situation financière de sa filiale grecque Emporiki qui inquiète. La filiale du groupe a en effet vu ses pertes progresser de 50 % en 2010 (à 873,5 millions d'euros), du fait d'un bond de 55 % de ses provisions pour créances douteuses. Et la situation a continué de se dégrader entre fin 2010 et fin mars 2011, avec une perte nette creusée de 24% à 160 millions d’euros.

Une chose est sûre, l’exposition du système bancaire européen reste extrêmement difficile à évaluer tant l’opacité règne. C’est d’ailleurs tout l’enjeu des stress test, dont la publication en juin est censée rassurer sur la capacité des établissements bancaires à résister aux chocs macroéconomiques.

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