La frénésie des investisseurs pour les start-up du Web ne se dément pas. Facebook, Groupon, LinkedIn, Twitter ou encore le réseau social chinois RenRen… Tous ont un point commun. Les investisseurs décèlent en eux un nouvel eldorado à en croire le prix qu’ils sont prêts à mettre sur la table pour accompagner leurs premiers pas en bourse.
Facebook, revalorisé récemment à 70 milliards de dollars, dégage un chiffre d’affaires de 2 milliards de dollars pour 500 millions de bénéfice net. Selon le Wall Street Journal, la croissance effrénée du chiffre d’affaires progresserait au même rythme que son poids en bourse. A partir de la croissance de ses bénéfices en 2011, la valorisation de Facebook pourrait atteindre 100 milliards de dollars, pour un bénéfice net qui approcherait les deux milliards de dollars sur l'année. Des ratios de valorisation pour le moins surprenant, pour ne pas dire excessif.
Mais Facebook n’est pas l’exception qui confirme la règle. Le site internet américain Groupon, qui permet à ses abonnés de bénéficier de bons de réduction sur leurs achats, a rejeté récemment une offre d'achat de Google de 6 milliards de dollars. Née il y a seulement deux ans, la nouvelle sensation d'internet travaillerait à une entrée en Bourse qui valoriserait l'entreprise entre 15 et 20 milliards de dollars, soit plus de 20 fois le chiffre d’affaires de la société, avec certes une marge de progression importante, mais qui souligne l’aspect spéculatif du dossier.
Le site de micro-blogs Twitter a récemment levé 200 millions d'euros, sur la base d'une valorisation de 3,7 milliards de dollars, une valorisation qui pourrait monter jusqu'à 25 milliards de dollars selon les analystes. Pour donner un ordre d’idée, c’est plus que la valeur de Google à son entrée en Bourse en 2004.
Le réseau professionnel californien LinkedIn aborde son introduction en bourse le 19 mai prochain sous les meilleurs auspices. Sur la base d’une fourchette de prix entre 32 et 35 euros, le groupe compte lever entre 250 et 274 millions de dollars pour une valorisation estimée à 3 milliards de dollars, des ratios délirants au regard de ses comptes. Le groupe a en effet dégagé pour la première fois de son histoire, un résultat net positif de seulement 15.4 millions de dollars pour un chiffre d’affaires qui avoisine 243 millions en 2010.
Mieux encore, le réseau social chinois RenRen, a été valorisé à 7.5 milliards de dollars, soit 100 fois son chiffre d’affaires ! Des multiples de valorisations dignes d’une bulle.
Alors bien sur, il est indispensable de prendre en compte la croissance du chiffre d’affaires et des bénéfices pour calculer la valorisation idéale d’un groupe. Mais de là à justifier de tels multiples de valorisation…