Oui, mais pas pour tout le monde, à en croire les prévisions de la commission européenne qui table désormais sur une croissance de 1,6% en 2011 en zone euro, puis de 1,8% en 2012. Mais des risques significatifs pèsent sur la vigueur de la reprise, à commencer par l’inflation qui devrait bondir en 2011 pour s’inscrire à 3% en 2011, nettement au dessus du seuil clé fixé par la BCE, avant de revenir 1,8% en 2012.
D’autre part, si la reprise est au rendez-vous, ces prévisions masquent des disparités criantes entre les « bons élèves » de la zone, et ceux des pays dits « périphériques ». Les écarts de croissance entre les Etats membres vont continuer de se creuser, avec une fourchette qui s’étend désormais d'une contraction de 1,8% à une croissance de 4,4%.
L’économie irlandaise par exemple, se remettrait lentement de la récession, avec une contraction de 0.6% en 2011, qui serait suivi d’une reprise de la croissance en 2012 avec 1.9%. Le déficit devrait culminer à 10.5% du PIB en 2011 avant de revenir à 8.8% en 2012. A l’inverse, la dette publique devrait atteindre un sommet en 2012 à 118%, contre 112% en 2011. Plus inquiétant, le taux de chômage de masse devrait rester très élevé, avec 14.6% en 2011, et ne baisser que très légèrement en 2012 à 14%.
Le Portugal, qui souffre d’un problème de compétitivité chronique, les perspectives économiques ne sont pas au beau fixe. L'UE table en effet pour 2011 sur une chute de 2,2% du PIB. Le pays ne sortirait pas de la récession en 2012 avec une nouvelle contraction de 1,8% du PIB, contre une prévision de +0.8% un an auparavant. Pis encore l’inflation devrait bondir pour atteindre 3.4% en 2011. La récession et l’inflation creuserait la dette publique qui atteindrait 102% cette année, puis 107% en 2012. En revanche, le déficit se stabiliserait autour de 5.9% en 2011, avant d’amorcer sa décrue pour revenir à 4.5% l’année prochaine, puis 3% en 2013. Parallèlement, les mesures d’austérité, combinées à la récession auraient un impact négatif sur l’emploi. De 11% en 2011, le taux de chômage grimperait à 12.3% l’an prochain, puis 13% en 2013.