Mardi 07 juin

Aux Etats-Unis, le mythe d’une reprise durable commence à vaciller. Très clairement, si les premiers indicateurs publiés pour le deuxième trimestre suggéraient que la reprise s’essouffle, le rapport sur l’emploi avec ses 54 000 créations de postes ne laisse plus de place au doute. Le secteur de l’immobilier continue de chuter, la confiance des ménages reste historiquement faible, en partie à cause de la hausse des prix à la consommation et du gallon. Sans oublier la situation financière des Etats-Unis que l’on peut qualifier de problématique avec une dette publique qui a percé le plafond des 14 000 milliards de dollars sans qu’un consensus entre républicains et démocrates ait été dégagé pour éviter aux collectivités locales le défaut de payement

Une contreperformance d’autant plus déroutante que l’économie américaine continue de bénéficier de l’injection mensuelle de 75 milliards de dollars dans le cadre du QE2.

Partant de ce constat, on peut formuler deux hypothèses : soit le QE est totalement inefficace pour soutenir la croissance (sauf pour gonfler les bulles spéculatives, à commencer par les matières premières) ; soit il évite effectivement une récession, ce qui signifie que sans la perfusion monétaire de la Fed, l’activité économique américaine serait moribonde, dans une situation comparable au premier trimestre 2009.

Or, le regain d’inquiétude sur la solidité de la reprise tombe d’autant plus mal qu’il intervient à l’heure où le QE2 doit prendre fin. La FED peut-elle trouver à la lumière de ces indicateurs une justification pour mettre en place de nouvelles mesures de soutien à l’économie ?

En théorie oui, en pratique non. D’abord, il s’agirait plus, selon les économistes d’un trou d’air passager de l’économie, que d’un scénario de rechute. Secundo, l’inflation, et notamment le noyau dur de l’indice des prix à la consommation accélère. Il parait difficile de parler de risque de déflation avec une progression annuelle de cet indice des prix au-dessus des 1%. Or c’est précisément le spectre de la déflation qui avait été l’élément déclencheur du QE2.

Par ailleurs, le coup de frein de la croissance n’est pas forcément un contexte très négatif pour la Fed, au moins pour deux raisons. L’une des préoccupations concernant la fin du « QE2 » était une brutale remontée des taux longs avec la fin des achats de la Fed. Or, la transition pourrait s’opérer sans tensions importantes sur le marché obligataire car l’appétit des investisseurs pour les obligations américaines sera plus important dans une phase d’incertitude, voire de crainte de rechute de l’activité qu’en période d’expansion.

Ensuite, le ralentissement de la croissance n’incite pas la banque centrale à resserrer sa politique monétaire et à remonter rapidement ses taux directeurs. Le statu quo pour les prochains mois semble définitivement assuré.

Enfin, si les investisseurs anticipent une dégradation rapide et persistante de la conjoncture économique, ils vont aussi anticiper un « QE3 ». C’est ce qui s’est passé l’été dernier : plus les indicateurs américains pointaient un risque de « double dip », plus les marchés actions grimpaient, persuadés que la Fed ne pouvait pas faire l’économie d’un QE2.

Car le rôle du marché, c’est aussi de formuler des anticipations. Il n’y a qu’à voir la communication des membres de la Fed qui martèlent avec force de conviction l’absence de nécessité de mener une politique monétaire plus accommodante. Ils semblent mettre toute leur énergie à vouloir « tuer dans l’œuf » toute anticipation de « QE3 » sur les marchés.

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