L'Europe doit envisager de garantir l'intégralité de la dette grecque, car la seule autre option serait un défaut désordonné, ce qui serait plus coûteux et risquerait d'engendrer la panique sur les marchés financiers, a déclaré l'ancien président de la Bundesbank, Axel Weber.
Axel Weber a observé que « la réponse de l'Europe à la crise grecque s'était jusqu'ici limitée aux besoins de financement immédiats du pays sans offrir de solution crédible à long terme pour endiguer la dette croissante du pays ».
Or, c'est cette incertitude qui alimente les craintes d'un défaut désordonné et déstabilise les marchés.
Dans ce contexte, Axel Weber estime que les options permettant de résoudre le problème de dette de la Grèce sont "très limitées". En clair, il faut soit restructurer, soit garantir la dette grecque existante. « Les gouvernements décideront, mais l'approche actuelle, qui consiste à accorder des plans d'aide à répétition, suggère qu'ils opteront pour la dernière solution », a-t-il expliqué.
Une troisième voie, qui consiste à l'émission de garanties, pourrait convaincre les créanciers de la Grèce d'échanger les titres qu'ils détiennent contre de nouvelles obligations à maturité plus longue, ce qui laisserait au pays davantage de temps pour rembourser ses emprunts. Mais les banques européennes se montrent réticentes à renouveler leurs obligations grecques, à moins de recevoir des incitations, telles que la garantie que la dette soit remboursée.
Désormais, l’immense majorité des économistes, estiment que la stratégie actuelle de sauvetage de la Grèce est vouée à l'échec compte tenu de l'ampleur de la dette du pays, qui s'élève à 350 milliards d'euros, soit 155% du produit intérieur brut attendu en 2011 alors que parallèlement la récession économique devrait atteindre 3% en 2011, diminuant d’autant les recettes fiscales collectées par l’Etat.
"Le problème grec n'est pas un problème à court terme [...] et il n'est pas né de la monnaie unique", a déclaré l’ancien président de la Bundesbank. "C'est un problème profond, budgétaire et structurel, qui doit sans doute être réglé à un horizon de 30 ans plutôt que de trois à cinq ans."
Ainsi, la stratégie à courte vue de la Troïka, qui impose un nième plan d’austérité afin de contrôler le déficit du pays ne permettra pas de lutter contre les causes structurelles qui entravent l’économie grecque.