L’Agefi, qui s’est procuré une enquête de Fitch, indique que les fonds d’investissement ont vu leur exposition au secteur bancaire européen se contracter entre mai et juin, passant de 379 à 346,2 milliards.
En cause, l'exacerbation de la crise grecque a nourri le mois dernier une certaine réticence des fonds monétaires américains vis-à-vis du secteur bancaire en zone euro. D’après Fitch, ces derniers ont allégé modérément leurs positions sur les instruments de dette à court terme des banques européennes, qui incluent les certificats de dépôts (CD), papiers commerciaux classiques (CP) ou adossés à des actifs (ABCP), repo et autres titres.
Selon l’agence, entre le 31 mai et le 30 juin 2011, leur exposition à ces classes d'actifs a baissé de 8,7% en dollars. Tandis que les détentions totales des fonds monétaires sont passées d’un mois sur l’autre de 755 à 698 milliards de dollars, le pourcentage de leur exposition à ce secteur s’est contracté de 50,2% (379 milliards de dollars) à 49,6% (346,2 milliards). A fin mai, JPMorgan Cazenove l’a évalué à 435 milliards de dollars, dont 361 milliards en CD, CP et ABCP.
Les expositions sur les banques italiennes et espagnoles ont reculé, passant de 1%, fin mai, à 0,8% fin juin, soit une contraction de 25% en dollars. Celles sur les banques allemandes ont décliné de 6,3% à 5,5% (-19%), contre une baisse de 0,1 point de pourcentage à 14,7% (-8,2%) pour les banques françaises. Les fonds ont relevé leur exposition de 9,7% à 10,6% sur les banques britanniques, un renforcement toutefois neutre en dollars.
Mais l’industrie financière risque gros en cas de nouvelles turbulences dans le secteur bancaire européen. Leurs investissements sont hautement concentrés sur une poignée de très grandes institutions. Dix émetteurs européens (quatre français, trois britanniques, deux néerlandais et un allemand) figurent dans la liste des quinze plus importantes expositions, qui elles, pèsent environ 44% des 1.570 milliards de dollars d’actifs sous gestion détenus par les fonds (BNP Paribas serait en tête des expositions (4,2%), indique Fitch, suivie de Rabobank (4%), Deutsche Bank (3,7%) et Barclays (3,5%). Des chiffres qui démontrent une certaine dépendance des institutions du Vieux Continent au financement des fonds d’outre-Atlantique.
Pour ces banques européennes, obtenir du financement en dollars, aux yeux de JPMorgan Cazenove, n’est encore pas un risque mais pourrait devenir un problème si la crise souveraine venait à perdurer. Le courtier évalue à 2,5% des passifs des vingt premières banques européennes le crédit fourni par les fonds en dollars.