« La crise des dettes souveraines dans la zone euro n'est pas terminée et des tensions sur les marchés financiers vont probablement réapparaître en septembre », a prévenu Lars Feld, conseiller économique du gouvernement allemand, dans un entretien publié mardi par le Sueddeutsche Zeitung
"Je m'attends à ce que les doutes du marché se manifestent de nouveau en septembre au plus tard", a-t-il déclaré au journal.
La nervosité va revenir sur les marchés lorsque les investisseurs se demanderont si le nouveau plan de sauvetage de la Grèce est suffisant et si "les autres pays pratiquent une discipline financière assez rigoureuse", prévoit Lars Feld.
De son point de vue, le plan de soutien octroyé à Athènes ne suffira pas à stabiliser les finances du pays.
"Il faut une décote plus importante, qui permette d'impliquer davantage les créanciers du secteur privé", a-t-il expliqué, ajoutant que selon les modalités actuelles, les investisseurs privés recevront 80% de la valeur nominale de leurs obligations, même si elles n'en valent plus que 50% sur le marché.
Selon Lars Feld, la zone euro se trouve à un moment "critique" de sa crise de la dette, sur fond de craintes que les problèmes ne se propagent à l'Italie et à l'Espagne. Il a toutefois mis en garde contre la création d'une "véritable union de transfert", qui imposerait un fardeau trop lourd aux pays en bonne santé et à leurs contribuables. Les taux italiens, espagnols et portugais continuent de se tendre, le spread avec le bund allemand s'élargit de 26 points de base pour l'Italie, de 40 points pour le Portugal, et de 23 points pour l'Espagne.
Le recours au Fonds européen de stabilité financière pour aider la Grèce "doit rester une exception", a-t-il déclaré.
La politique financière de l'Union européenne doit continuer à reposer sur chacun des pays. La création d'un poste de ministre européen des Finances, comme l'a suggéré le président de la Banque centrale européenne, serait "superflue", a-t-il estimé.