Alors que l'attention des marchés était accaparée par le marasme économique des Etats-Unis, l’augmentation des CDS de la plupart des pays du Vieux Continent ces derniers jours, sont passés quasiment inaperçus.
Les CDS nord-américains affichaient un bond de 16% sur une semaine, dans le sillage de la dégradation des Etats-Unis, ceux des émetteurs souverains d'Europe de l'Ouest étaient également en hausse de 11%, précise l'étude de Fitch.
Les spreads sur les CDS français sont en hausse de 9%, et atteignent en conséquence de nouveaux plus hauts historiques. Les CDS à 5 ans sont passés de 116 il y a un mois, à 161 il y a une semaine. Depuis, leur progression s'est accélérée avec un nouveau plus haut historique à 184.
"L'évolution des spreads sur la France et l'Allemagne pourrait constituer un signe montrant que les marchés sont de plus en plus préoccupés par la capacité de la zone euro à soutenir les pays les plus affaiblis de l'UE", souligne Fitch.
En revanche, depuis une semaine, les spreads sur l'Espagne, l'Italie et le Portugal se sont légèrement détendus, sous l’effet des rachats d’obligations de la BCE.
Par ailleurs, les valeurs bancaires françaises sont fortement malmenées pénalisées par des articles de presse rapportant que la maturité de la dette grecque pourrait être repoussée à 2022 voir 2024 ce qui pourrait se traduire par de nouvelles dépréciations d'actifs pour les banques françaises exposées à la dette grecque. Mais surtout, les craintes d'extension de la crise souveraine de la dette à l'Italie ressurgissent, et entraine l’ensemble du secteur vers de nouveaux abysses. En effet d’après les chiffres de la Banque des règlements internationaux (BRI), les établissements bancaires français sont exposés à hauteur de 410 milliards d'euros à l'Italie.
Dans ce contexte anxiogène pour le secteur, Société Générale (GLE.FR) recule de 11.36% à EUR23.05, BNP Paribas (BNP.FR) perd 7.54% à EUR 36,32, Natixis chute de 5.76% à EUR2, 78 et Crédit Agricole (ACA.FR) cède 7.5% à EUR 6,32 .
Par ailleurs, à Milan, le secteur est lui aussi fortement chahuté. Unicrédit et Banco Populare sont suspendues de cotation, limit down.