Lundi 12 septembre

C’est un secret de polichinelle. Athènes est pour le moment incapable de respecter son objectif de déficit budgétaire, alors que les négociations avec la Troïka sont interrompues. La faute à une récession plus marquée que prévu de l’avis d’ Evangelos Venizelos qui a déclaré dimanche que le produit intérieur brut (PIB) devrait reculer de plus de 5% cette année alors qu'une contraction de 3,8% avait été estimée en mai dernier.

Or, le respect des objectifs n’est pas une option, c’est une condition essentielle selon les responsables de la Banque centrale européenne (BCE), du Fonds monétaire international (FMI) et de l'Union européenne (UE) qui doivent de rendre cette semaine en Grèce pour voir comment le gouvernement va combler le retard pris dans les objectifs budgétaires.

De leur rapport dépendra le versement d'une nouvelle tranche de huit milliards, somme essentielle à la survie du pays, à nouveau entouré de bruits évoquant un possible défaut. Afin de respecter ses objectifs, le ministre des Finances Evangelos Venizelos a déclaré que le gouvernement avait décidé la mise en place de la nouvelle taxe immobilière pour combler un trou de deux milliards d'euros et ainsi faire en sorte que l'objectif d'un déficit budgétaire de 8,1% en 2011 soit atteint. "C'est la seule mesure qui puisse être mise en œuvre immédiatement et produire des résultats rapides car elle ne dépend pas du mécanisme de collecte des recettes fiscales", a-t-il précisé.

Mais pour les marchés, cela risque de ne pas suffire. Désormais, la question que pose les marchés n‘est plus de savoir si la Grèce va faire faillite, mais plutôt comment. A Berlin, l’idée d’organiser l’insolvabilité plutôt que de la subir gagne du terrain. Peu à peu, le scénario d’une mise en faillite « bien ordonnée » de la Grèce gagne en crédibilité alors que selon le ministre de l'Economie allemand et chef de file des libéraux du FDP, partenaire de la CDU d'Angela Merkel Philipp Rösler le sujet n'est plus tabou.

Dans une tribune publiée dimanche par le journal Die Welt, il déclare : "Pour stabiliser l'euro, il ne peut plus y avoir de tabous. Cela doit inclure, si nécessaire, une faillite bien ordonnée de la Grèce si les instruments nécessaires (à cette fin) sont disponibles"

Wolfgang Schäuble ministre des finances enfonce le clou dans une interview au magazine « Der Spiegel ». Berlin étudierait deux hypothèse de sorties de crise brutale. L’une avec maintien de l’euro dans le pays, l’autre avec un retour à la drachme, l’ancienne monnaie nationale. Berlin a-t-il réellement intérêt à ce que la Grèce sorte de la zone euro ? Si un retour à la drachme pourrait permettre à Athènes de recourir à l’arme de la dévaluation monétaire et lui donner un coup de pouce salutaire pour relancer son économie, cela diminuerait considérablement la valeur des actifs grecs ; En clair, les créanciers seraient obliger de passer des dépréciations d’actifs beaucoup plus élevées, au-delà des 21% de décotes. Avec un taux à 2 ans qui dépasse le seuil des 60%, la valeur sur le marché de la dette grecque ne vaut plus grand-chose.

Pour les banques qui détiennent des filiales en Grèce, comme Crédit Agricole avec Emporiki et Société Générale avec Geniki, l’impact d’un défaut de la Grèce et d’un retour à la drachme serait un scénario dramatique.

Les banques ont affiché de sérieux replis dès l'ouverture, et continuent de chuter en milieu de matinée. A 10h15, BNP perdait ainsi 12,6%, à 26,08 euros ; Société Générale reculait de 11,2% à 15,52 euros ; et Crédit Agricole abandonnait 11,2% à 4,80 euros.

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