Sous la pression de la Troïka, la Grèce a annoncé dimanche des mesures supplémentaires d'économies budgétaires de près de 2 milliards d'euros, dont une nouvelle taxe immobilière sur deux ans, conformément aux engagements pris par la Grèce auprès de ses créanciers internationaux.
Ces nouvelles mesures permettraient de combler le déficit grec et par voie de conséquence, de débloquer le versement de la nouvelle tranche d'aide en septembre. Si la faillite n’est pas imminente, un représentant du FMI estime qu'il pourrait s'agir de la dernière chance de la Grèce. Selon deux représentants du Fonds monétaire international proches du dossier, les créanciers de la Grèce devraient donner ce mois-ci leur feu vert au versement de la prochaine tranche du premier plan de sauvetage du pays, accordé en 2010, après l'annonce par le gouvernement grec de mesures supplémentaires destinées à réduire le déficit, mais la tranche d'aide de décembre pourrait être plus difficile à obtenir, à moins que les objectifs budgétaires ne soient atteints. "Je pense que c'est la dernière chance de la Grèce", a déclaré la première source. "Si les réformes promises ne sont pas mises en œuvre d'ici au prochain examen en décembre, les choses vont devenir bien plus difficiles pour la Grèce et l'obtention de la prochaine tranche d'aide sera loin d'être assurée."
Le gouvernement grec et la troïka, le FMI, la Commission européenne et la Banque centrale européenne, doivent se réunir à nouveau cette semaine pour discuter du versement à la Grèce de la prochaine tranche d'aide de 8 milliards d'euros, sur fond de crainte que les mesures d'austérité grecques n'aient pas permis jusqu'à présent au pays de respecter les conditions imposées par la troïka.
Les deux représentants du FMI ont rejeté les spéculations autour d'un défaut imminent de la Grèce ou d'une sortie du pays de la zone euro. Ils ont toutefois indiqué que la Grèce demeurait le principal problème de la monnaie unique, et qu'il était impératif qu'Athènes respecte ses promesses de dégraisser le secteur public et de s'attaquer à l'évasion fiscale.
"La pression s'est renforcée de tous côtés sur la Grèce car le pays n'a cessé de manquer à ses engagements. Mais il n'est pas vraiment question d'un défaut grec ou d'une sortie du pays de la zone euro, du moins pas encore. Un tel événement affecterait vraiment des pays tels que l'Italie et l'Espagne", a prévenu l'un des représentants du FMI ajoutant que "Les Grecs ont pris de nouvelles mesures pour réduire le déficit du pays et nous nous attendons à ce qu'un accord soit trouvé avec la troïka concernant la tranche d'aide de septembre", a-t-il poursuivi.
Le vice-ministre des finances grec Philippos Sachinidis a déclaré que « Le gouvernement grec a suffisamment de réserves de liquidités pour tenir jusqu'à la mi-octobre. "Nous allons tenter de garantir la liquidité des comptes publics grecs pour la période la plus longue possible", a tenté de rassurer P.Sachinidis. "Il est certain que jusqu'à mi-octobre nous avons une marge de manœuvre. Nous essayons actuellement de nous assurer que l'Etat va continuer de fonctionner sans aucun problème". En attendant, la spéculation s’intensifie comme l’illustre le 2 ans grec qui continue de s’envoler pour atteindre 75.51% !