Dans une tribune au FT, l'économiste Nouriel Roubini estime que « La Grèce devrait engager un processus de défaut ordonné, sortir volontairement de la zone euro et revenir à la drachme pour échapper au cercle vicieux de l'insolvabilité, du manque de compétitivité et de la dépression ».
"Le récent accord d'échange de dette que l'Europe a offert à la Grèce est une arnaque, car il ne permet pas d'alléger le fardeau de la dette autant que le pays en a besoin", explique N.Roubini. "Sa meilleure option serait de rejeter cet accord, et d'en renégocier un plus favorable en brandissant la menace d'un défaut", ajoute-t-il.
Selon l’économiste, « Un retour à la monnaie nationale et une profonde dévaluation restaureraient rapidement la compétitivité et la croissance, comme cela fut le cas en Argentine et dans plusieurs autres nations émergentes qui ont abandonné leurs contraintes de change", qui concède que "bien évidemment", le processus sera "traumatisant", notamment pour les institutions financières qui prendront leurs pertes sur le pays. Mais ces pertes seront "gérables", à la condition que " ces institutions soient proprement et agressivement recapitalisées".
En attendant, la crise souveraine redouble d’intensité. Les CDS à 5 ans sur l’Espagne augmentent de 35 pdb pour s’inscrire à 408 points. L’Italie voit son CDS grimper de 40 pdb à 448. Idem pour le Portugal dont le CDS bondit de 62pdb 1 110 points. Dans une moindre mesure, le CDS Irlandais progresse de 13pdb à 815.