Les Européens réfléchissent à doter leur Fonds de secours (FESF) d'instruments supplémentaires, au-delà de ceux décidés en juillet, pour lui donner "plus de force" face à la crise de la dette, a déclaré la commissaire européen Olli Rehn dans un entretien au quotidien Die Welt.
Comme le préconise Timothy Geithner, les européens réfléchissent « à la possibilité de doter le FESF d'un effet de levier plus important pour lui conférer plus de force". Alors que ses attributions ont été élargies à la possibilité de racheter de la dette publique d'Etats en difficulté sur le marché secondaire, d’autres pistes sont évoquées, notamment des garanties fournies par le Fonds de secours européen à la Banque centrale européenne afin qu'elle puisse soutenir davantage l'Italie et l'Espagne en rachetant des montants plus importants de leurs obligations sur le marché. Une autre piste évoquée consisterait à octroyer des prêts garantis par le FESF, via la Banque centrale européenne, aux investisseurs qui achèteraient de la dette des pays en difficulté.
Mais avant de décupler la force de frappe du FESF, il convient, avant toute chose d'obtenir le feu vert du Bundestag sur l'élargissement du fonds européen FESF le 29 septembre. Ces derniers mois, plusieurs voix dissonantes se sont faites entendre au sein de son parti conservateur (CDU/CSU) et chez ses partenaires libéraux (FDP), attisant les spéculations sur une chute du gouvernement sur le sujet. Angela Merkel a par ailleurs catégoriquement exclu une sortie de la Grèce de la zone euro, de même qu'un retour au Deutschmark, qui aurait pour conséquence que "nous ne pourrions plus exporter nos belles marchandises".
Le spectre d’un défaut de la Grèce plane toujours sur les marchés. Le ministre grec des finances Evangelos Venizelos a évoqué devant le parlement trois scénarios pour résoudre la crise budgétaire, dont celui d'un défaut ordonné avec une décote de 50% pour les détenteurs de dette souveraine, rapportait vendredi la presse grecque.
Les deux autres scénarios sont soit un défaut désordonné, ce qu’il faut à tout prix éviter, soit la mise en œuvre du deuxième plan de sauvetage de 109 milliards d'euros convenu le 21 juillet dernier.