Alors que les européens reconnaissent enfin, la nécessité de recapitaliser les banques, ils ne sont pas d’accord pour l’instant sur la méthode. Paris plaide pour l’utilisation rapide et directe du FESF, Berlin rappelle que cet outil a été conçu en dernier ressort, c’est-à-dire seulement dans le cas où la banque n’arrive pas à trouver de capitaux, ni auprès des marchés, ni des Etats.
Ainsi, le gouvernement français veut avoir librement accès au fonds de secours de la zone euro afin d'acheter des obligations souveraines et de soutenir son système bancaire, alors que l'Allemagne souhaite que l'accès de chaque Etat membre au fonds soit de l’ordre de l’exceptionnel.
D’autre part, alors que la France veut avoir librement accès au Fonds européen de stabilité financière, l'Allemagne est favorable à l'instauration de règles qui encadreraient l'utilisation du fonds et limiteraient l'accès de chaque Etat membre, indique l'article.
Selon le journal, la France, craignant de perdre son Triple A s’il lui faut mettre de l’argent public dans le système, se propose notamment d'utiliser le FESF pour l'aider à recapitaliser son système bancaire, très exposé à la Grèce. Berlin préférerait que les banques renforcent leurs fonds propres en levant des capitaux sur les marchés ou avec l'aide de programmes nationaux de recapitalisation plutôt qu'en s'adressant au FESF.
L'Allemagne estime que les fonds du FESF ne devraient servir au sauvetage de banques que si les gouvernements nationaux acceptent un plan de restructuration pour les établissements concernés, selon un responsable européen cité par le quotidien.
Si les dirigeants de la zone euro se sont mis d'accord en juillet pour élargir le rôle et la flexibilité du FESF face à l'aggravation de la crise de la dette, ils ne se sont pas encore entendus sur certaines règles spécifiques concernant son utilisation par les pays.
Pas sur que la rencontre prévue dimanche à l’Elysée entre Angela Merkel et Nicolas Sarkozy soit suffisante pour trouver un consensus sur le rôle du FESF et la façon dont les banques seront recapitalisées.