Après d‘intenses négociations, les députés slovaques ont finalement rejeté tard dans la soirée le projet d'élargissement du Fonds européen de stabilité financière (FESF). Sur 124 députés présents, 55 élus ont voté pour le projet, 9 contre, tandis que 60 se sont abstenus...
Un parti membre de la coalition gouvernementale, le mouvement Liberté et Solidarité (SaS), a en effet refusé de soutenir l'élargissement de ce Fonds, privant ainsi la coalition d'une majorité pour un vote favorable au Parlement.
Estimant que les Slovaques sont trop pauvres pour payer les erreurs des autres, Richard Sulik, le chef de ce parti, s'opposait au FESF, à moins que la Slovaquie ne soit dispensée de payer son écot, une éventualité balayée par Bruxelles. En effet, le projet élaboré le 21 juillet dernier prévoit une contribution de la Slovaquie de 7,7 MdsE au FESF, qui porte sur un total de 440 MdsE.
La Slovaquie étant le dernier des 17 pays de la zone Euro à se prononcer, son refus menace donc de gripper le processus de sortie de crise à un moment crucial pour l'avenir de la monnaie unique.
Petit pays de seulement 5,5 millions d'habitants, la Slovaquie grippe le processus de résolution de la crise car son refus, indispensable puisqu’il doit être ratifié à l’unanimité, pourrait paralyser les mécanismes de sauvetage financier décidés par les dirigeants de la zone euro pour venir en aide aux pays en difficulté financière.
Le résultat de ce vote devrait conduire logiquement à la chute du gouvernement de centre-droit de Mme Iveta Radicova du parti SDKU-DS qui l'avait associé à une motion de confiance pour son cabinet. Au final, la ratification du FESF dépendra de la politique intérieur. Le Premier ministre slovaque pourrait se tourner vers l'opposition, qui devrait accepter de voter le texte en échange de la promesse d'organisation d'élections législatives. Les observateurs les plus optimistes envisagent même un nouveau vote sur le FESF avant la fin de cette semaine.
Malgré ce nouvel obstacle dans la course contre la montre, le plan de soutien à la Grèce a fait un pas en avant. En effet, la troïka (commission européenne, BCE et FMI) a donné son accord au versement de la prochaine tranche d'aide de 8 MdsE à Athènes (la 6ème du premier plan de secours), écartant ainsi la perspective d'un défaut de paiement de la Grèce à court terme.