Réviser les perspectives de croissance est à la mode en ce moment. Même pour la première économie de la zone euro. Si la croissance devrait rester forte et avancer de 2.9% en 2011, contre 3% projeté jusqu’à présent, c’est pour 2012 que les choses se compliquent.
Avec un indicateur Zew au plus bas depuis 2008, preuve s’il en fallait une que les allemands ont le moral dans les chaussettes, le ralentissement de la croissance chinoise au troisième trimestre, sans oublier la crise de la dette souveraine, on ne peut plus exclure une contraction du Pib allemand en 2012.
Selon Reuters, le ministre allemand de l'Economie Philipp Rösler qui devrait dévoiler demain jeudi ses projections, pourrait réviser sa précédente prévision d'une croissance de 1,8% en 2012 à environ 1,0%.
Avec une telle révision, le gouvernement se rapprocherait des prévisions jugées plus réalistes des principaux instituts économiques du pays, qui ont réduit la semaine dernière leurs prévisions de croissance à tout juste 0,8% pour 2012, après 2,9% cette année. A titre de comparaison, la croissance allemande atteignait 3.6% en 2010... La croissance pourrait être divisée par plus de 4 !
L’Allemagne, dont le modèle économique est tourné vers les exportations va par conséquent subir le contrechoc du ralentissement économique des ses partenaires : Chine et France principalement.
La Chambre de commerce et d'industrie allemande DIHK a de son côté estimé que les taux de croissance de l'Allemagne pourraient glisser en territoire négatif en 2012 sans qu'il y ait pour autant une récession (une récession étant par définition deux trimestres consécutifs de repli).
L’institut précise que le troisième trimestre 2011 pourrait réserver une bonne surprise mais que le dernier trimestre ainsi que le premier de 2012 pourraient indiquer un recul du PIB.