L'accord conclu entre les dirigeants européens et les créanciers permet de rassurer les marchés, comme en témoigne l'envolée des valeurs bancaires aujourd’hui. Il n’en reste pas que la Grèce est en défaut, partiel, certes, mais en défaut tout de même.
Les créanciers privés de la Grèce ont donc accepté une dépréciation qui devrait atteindre au moins 50% sur la valeur de leurs titres. Ce qui est fondamental, c’est que cette dépréciation se fait sur la base du volontariat, le pays ne sera pas déclaré en défaut de paiement ce qui permet d’éviter tout "événement de crédit" au sens de l’ISDA (l'International Swaps & Derivatives Association), une organisation interprofessionnelle regroupant les institutions financières chargé de déterminer s’il y a évènement de crédit.
Les conséquences d'un déclenchement des CDS sur la Grèce restent à ce jour inconnues. Peut être mieux vaut-il l’ignorer d’ailleurs car le déclenchement des CDS, les fameux Credit Default Swaps, ne seraient pas seulement ces contrats d'assurance contre un défaut obligataire mais ferait peser une menace de déflagration potentielle sur le système financier européen. De plus, ces produits sont tellement opaques que l'on ignore le montant des contrats en circulation et quelles institutions ont accepté d'en vendre et à qui.
Les CDS sont une bombe à retardement, dont les conséquences pourraient être cataclysmiques, d’où l’initiative prise par la commission européenne d’interdire la vente à découvert des ces fameuses assurances.