Dans la partie de poker qui se déroule au sein du G20, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont joué carte sur table en posant un ultimatum à la Grèce. Et cet ultimatum a le mérite d’être clair. Pas de versement de la tranche d’aide, pourtant vitale, si Athènes n'accepte pas d'appliquer tous les volets de l'accord conclu à Bruxelles sur le sauvetage financier.
Le compte à rebours a donc officiellement commencé pour les Grecs. Il n'est pas question de leur verser la dernière tranche du plan de sauvetage de 2010, qui s'élève à 8 milliards d'euros, tant que le plan de restructuration décidé à Bruxelles le 27 octobre n'aura pas été négocié avec le FMI et entériné. Or cette tranche d’aide est vitale pour le pays, qui pourrait faire défaut avant la fin de l’année.
Quant à Papandréou qui fait face à une crise politique en Grèce due à une forte opposition de l’opinion publiques aux plans d’austérité, il a été contraint d’accélérer son calendrier, le référendum étant initialement prévu début 2012, et se résoudre à poser à ses concitoyens une question sur l'appartenance à l'euro, comme l'exigent depuis mardi Paris et Berlin. Ainsi, le référendum pourrait avoir lieu "autour du 4 ou 5 décembre". Reste à définir l’intitulé de la question. Et il semblerait que le gouvernement grec n’ait pas son mot à dire, le couple franco-allemand posant la question de l’appartenance à la zone euro, à laquelle les Grecs ne veulent pas renoncer.
Si Angela Merkel et Nicolas Sarkozy souhaitaient que la Grèce reste dans l'euro, ils ont clairement fait le choix de la défense de la monnaie européenne plutôt que celui de la Grèce."L'euro doit conserver sa stabilité, de préférence avec la Grèce que sans, mais le devoir de garder un euro stable est notre mission première", a mis en garde Angela Merkel.