Des marchés asiatiques et européens en territoire négatif, une monnaie unique fébrile, et des spreads qui augmentent. Le décor de la séance est planté.
Alors que la crise politique s’ajoute à la crise souveraine, les deux principaux partis politiques grecs se sont mis d’accord pour la création d un gouvernement d'unité nationale, qui sera chargé de "mettre en œuvre" le plan européen anti-crise décidé à Bruxelles fin octobre. D’autre part Georges Papandréou, l’actuel premier ministre grec, dont la légitimité s’est réduite comme peau de chagrin au fur et à mesure que la situation de la Grèce empirait, s'est engagé à démissionner, tandis que le nouveau gouvernement a convoqué des élections législatives anticipées qui se dérouleront le 19 février.
Toujours sur le front politique, le gouvernement de Silvio Berlusconi pourrait vivre sa dernière semaine au pouvoir. Alors que la chambre des députés italienne doit se prononcer sur le projet de réforme des finances publiques du Premier ministre, l'issue du vote n’a jamais été aussi incertaine. En Italie, la tension est montée d'un cran depuis le G20, notamment, après la décision du FMI de placer les finances de Rome sous surveillance, entraînant une hausse sur les taux des obligations d'Etat italiennes à 10 ans. Ce matin, le spread avec l’Allemagne s’envole dangereusement, pour culminer à des niveaux inédits : 6.6% ! du jamais vu ! , un niveau analogue aux taux exigés par l’Irlande ou le Portugal, qui n'est clairement plus compatible à long terme avec le refinancement des quelque 1.900 MdsE de dette publique italienne. Des niveaux d’autant plus insoutenables qu’Yves Mersch, membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne, a déclaré lors d'un entretien accordé au quotidien italien La Stampa que la BCE avait discuté de la possibilité d'interrompre ses achats d'emprunts d'Etat italiens si le gouvernement de Silvio Berlusconi n'apportait pas suffisamment la preuve qu'il allait respecter les projets de restructuration et de réforme déjà annoncés. Cette semaine s’annonce à haut risque pour l’Italie Dans ce contexte, l’ensemble des spreads s’écartent considérablement de la référence allemande. Le 10 ans Français grimpe de 17.9 points de base pour s’inscrire à 2.965%. L’Italie voit son spread bondir de 44 points de base à 6.6%, le Portugal de 46 points, et pour finir l’Espagne voit son spread augmenter de 38 points pour s’inscrire à 5.49%