Signe qui ne trompe pas, le 10 ans Italien atteint un point de non retour, à 7.41%. Un niveau dramatiquement élevé qui rend insupportable le poids de la dette publique qui culmine à 1900 milliards d’euros.
Le problème c’est que passé 7% le pays ne peut plus stabiliser sa dette, dont la trajectoire échappera à tout contrôle. En effet, Rome devra débourser pas moins de 240 milliards d’euros l’année prochaine pour financer sa dette himalayenne.
La démission de Silvio Berlusconi n’aura manifestement pas suffit pour enrayer la spirale de défiance sur l’Italie. En effet, il reste beaucoup d'incertitudes, en premier lieu sur la question de la trajectoire de la dette. Si le « Cavaliere » démissionnera après l'adoption au parlement des mesures d'austérité promises à l'Union européenne, ces mesures (cession d'actifs publics pour réduire la dette, libéralisation des professions réglementées, simplification des procédures administratives, réformes des retraites ) doivent encore l'objet d'un vote du Sénat d'ici au 18 novembre et de la Chambre des députés d'ici à la fin du mois. En attendant, l’incertitude règne alors que les déclarations alarmistes se multiplient au quatre coins du monde.
Le commissaire européen Olli Rehn juge pour sa part la situation économique et financière en Italie « très inquiétante » ce qui n'a évidemment pas rassuré le marché.
Paris décroche de 1.92%, à 3083 points après une ouverture en hausse, Milan chute de 3.73%, entrainant dans son sillage l’ensemble des places européennes à la baisse. Parallèlement, le cours de la monnaie unique plonge vers 1.364, contre 1.38 en début de matinée.
La directrice générale du FMI Christine Lagarde qui s’exprimait à Pékin a dit craindre un "risque de spirale d'instabilité financière mondiale" si les économies de la planète ne réagissent pas ensemble face à la crise et a souligné que l'Asie n'était pas à l'abri.
D’ailleurs, afin d’endiguer la contagion de la crise à l’Italie, le Fonds monétaire international pourrait venir en renfort comme l’avait envisagé le G20. Selon un conseiller économique du Kremlin, le fonds pourrait avoir besoin d'environ 300 milliards de dollars pour augmenter ses ressources destinées à la lutte contre la crise des dettes souveraines de la zone euro : "Le chiffre évoqué actuellement tourne autour de 300 milliards de dollars", a indiqué le principal conseiller économique du président russe Dimitri Medvedev, ajoutant que ce serait la somme dont le FMI aurait besoin si la situation de l'union monétaire se dégradait.