La Commission européenne a fortement réduit jeudi ses prévisions de croissance pour la France, comme pour tous les pays de l’union Européenne en raison de la dégradation du contexte économique dans la zone euro et aux Etats-Unis et de son impact sur la demande.
Selon les prévisions automnales de la Commission, le produit intérieur brut français devrait augmenter de 1,6% cette année, grâce au rebond de la consommation des ménages au troisième trimestre. La croissance devrait ralentir à 0,6% en 2012, nettement inférieur aux prévisions du gouvernement qui table sur 1% après avoir déjà révisé par deux fois ses perspectives à la baisse. En revanche, la croissance devrait connaitre une embellie et rebondir de 1,4% en 2013.
La Commission tablait auparavant sur une croissance de 1,8% en 2011 et de 2% en 2012.
Par ailleurs, selon elle, le déficit public de la France devrait atteindre 5,75% du PIB cette année, contre 7,1% en 2010, puis reculer à 5,25% en 2012 et 5% en 2013.
Ces prévisions diffèrent de celles du gouvernement, qui table sur une croissance de 1,75% en 2011 et 1% en 2012 et sur un déficit à 5,7% du PIB cette année, 4,5% en 2012 et 3% en 2013.
La Commission n'a pas pris en compte dans les chiffres publiés jeudi le plan d'austérité annoncé lundi par le gouvernement.
En France, comme dans tous les pays de l’union européenne, la croissance va marquer le pas en 2012. Selon la commission, "La chute brutale de la confiance freine l'investissement et la consommation, tandis que le ralentissement de la croissance mondiale limite les exportations et que l'assainissement budgétaire à opérer d'urgence pèse sur la demande intérieure", écrit l'exécutif européen dans sa mise à jour, en visant désormais une stagnation du PIB de l'Union Européenne "jusque dans le courant de l'année 2012". La croissance devrait être d'environ 0,5% pour l'ensemble de l'année, puis une croissance lente, de l'ordre de 1,5%, d'ici à 2013. Dans la zone euro, la prévision de croissance 2011 est ramenée de 1,6% à 1,5% et celle de 2012 de 1,8% à 0,5%.