Les obligations émises par les pays très endettés de la zone euro sont à nouveau sous pression mardi, les primes de risque exigées par les investisseurs pour détenir de la dette française, espagnole ou belge plutôt que des Bunds allemands atteignant leurs plus haut niveaux depuis la création de la monnaie unique. Les marchés s'interrogent sur la capacité de ces pays à mettre en place des mesures d'austérité sans étouffer la croissance.
Les obligations italiennes sont également attaquées, et le taux des emprunts à 10 ans du pays se rapproche du seuil critique de 7%, qui avait obligé la Grèce, l'Irlande et le Portugal à demander une aide extérieure.
L'humeur sur le marché obligataire s'est assombrie également en raison de la résolution adoptée par le Parti chrétien-démocrate allemand, la CDU, qui appelle la chancelière Angela Merkel à tenter d'obtenir une modification du traité de Lisbonne pour permettre aux pays membres qui le souhaiteraient de sortir de la zone euro. Ce vote de la CDU a alimenté les craintes d'un éclatement de la zone euro.
Le taux de l'obligation française à 10 ans s'est tendu de 8 points de base, à 3,51%, son plus haut niveau depuis mai, selon les données de Tradeweb. L'écart de rendement avec les Bunds allemands de même maturité s'est creusé de 9 points de base, à 172 points de base.
L'écart de rendement entre les obligations espagnoles et allemandes à 10 ans s'est également creusé, de 21 points de base à 449 points de base, le taux de l'emprunt espagnol à 10 ans ayant dangereusement progressé au-dessus de la barre des 6% pour atteindre 6,24%.
Les taux belges se sont également tendus, et l'écart de rendement entre les obligations belges et allemandes à 10 ans a atteint son plus haut niveau depuis la création de l'euro, à 294 points de base, selon les données de Tradeweb.